Première étape de ce long processus: maîtriser sa trompe. Cet organe polyvalent – impliqué dans l’odorat, le toucher et la préhension – est le principal lien d’un éléphanteau avec le monde physique et avec sa famille. Les petits restent en contact tactile permanent avec leur mère, par exemple pour demander à boire ou solliciter une pause quand la harde avance trop vite. Ils se servent aussi de leur trompe pour identifier les adultes en les flairant et en les touchant.
Julien RegameyLa trompe n’est pas seulement un grand nez à l’odorat très développé. L’éléphant l’utilise comme un être humain utiliserait ses mains. Le toucher lui sert à comprendre la vraie nature des choses et des autres éléphants de sa harde. C’est aussi un organe de communication: les caresses servent à resserrer les liens et les mouvements de trompe correspondent à un langage très codifié.
Julien RegameyS’agit-il vraiment d’un salut amical ou seulement d’une projection humaine sur un geste qui nous est familier? Les spécialistes des éléphants ont recensé une vingtaine de postures de la trompe et du buste que les pachydermes utilisent pour communiquer et qu’ils acquièrent dès leur plus jeune âge. Ce moyen de communication complète une panoplie plus vaste: ils sont capables d’émettre des sons très variés et même de communiquer par les vibrations du sol. De récentes expériences l’ont prouvé: les différentes activités des éléphants, telles que la marche, la course, le reniflement et le grognement, créent des «signaux sismiques» distincts dans le sol qu’ils captent à une distance de 6 kilomètres.
Julien RegameyUne mère apprend à son petit à se protéger des tiques et autres parasites. Après le bain, ils se vautrent dans la boue et pulvérisent du sable sur leur corps. Ils se débarrassent ainsi des parasites et des tiques et créent une couche de protection sur leur peau.
Julien RegameyLa baignade et les bains de boue sont un vrai délice pour les éléphanteaux du parc Kruger, en Afrique du Sud. Ils apprennent par la même occasion à utiliser la boue pour se protéger des moustiques, des parasites et des coups de soleil. Ces bains jouent aussi un rôle important dans la régulation thermique lorsque le soleil est au plus haut.
Julien RegameyEtancher sa soif sous la surveillance des aînés, tout en apprenant à situer l’emplacement des points d’eau. La mémoire des éléphants est légendaire. En période de famine et de sécheresse, les groupes d’éléphants qui s’en sortent le mieux sont ceux qui ont une matriarche plus âgée qui a acquis de meilleures connaissances du terrain
Julien RegameyDes adultes entourent un nouveau-né pour faire sa connaissance. Les liens sociaux sont essentiels dans la harde et débutent dès le plus jeune âge. Petit à petit, les éléphanteaux vont développer des relations extrêmement codifiées, qui lieront toute leur vie les individus d’un même groupe ou d’une même famille, au sein d’une société matriarcale très sophistiquée.
Julien RegameyPas plus que les bébés humains, les jeunes éléphants ne sont pas capables de se débrouiller tout seuls. Vivant dans une structure sociale très élaborée, ils ont besoin d’une dizaine d’années d’apprentissage pour acquérir leur autonomie complète. Pour y parvenir, ils doivent maîtriser un éventail complexe d’aptitudes qui concernent surtout la communication avec leurs semblables.
Julien Regamey