Des épisodes de vertiges, de frissons et de nausées s’ajoutaient aux douleurs articulaires et musculaires. «C’était peut-être les effets secondaires de certains médicaments, notamment un antidépresseur qui agit sur le système nerveux souvent prescrit aux personnes atteintes de fibromyalgie. Ces symptômes ont heureusement disparu aujourd’hui.»
Stéphanie BuretC’est la version covid et photographique du célèbre tableau de David, «La mort de Marat». «Je me suis inspirée de cette peinture d’un homme à l’agonie dans sa baignoire parce qu’elle exprime d’assez près ce que je vis au quotidien. Je prends souvent des bains chauds, car cela soulage mes douleurs. Mais je dois faire des pauses entre chaque geste. Par exemple avant de me sécher les cheveux», explique la photographe.
Stéphanie Buret«Voici la batterie de médicaments que je prends depuis mon infection. Je n’en prenais aucun auparavant.» Le covid long reste encore largement mystérieux. Il faut essayer de nombreux médicaments pour vérifier s’ils feront ou non de l’effet. La photographe a pu baisser la quantité de traitements depuis qu’elle a retrouvé son autonomie.
Stéphanie BuretImagerie médicale, analyses, tests en tout genre… Aucune pathologie connue n’a pu être décelée dans le cas de Stéphanie Buret. Le covid demeure la seule cause de ses différents symptômes qui ont fait basculer son existence en l’empêchant notamment de marcher durant quatre mois.
Stéphanie BuretL’électrothérapie diversifie les douleurs et vise à empêcher que certains types d’entre elles ne s’installent. «Mais ce qui me fait le plus de bien, c’est le repos, tout en sachant pourtant qu’il faut entretenir la musculature. C’est donc un conflit intérieur permanent. Les progrès sont si lents que je ne peux les apprécier que de mois en mois.»
Stéphanie BuretBol d’air frais lacustre. Après deux mois en chaise roulante, Stéphanie Buret a pu s’offrir ce printemps des sorties plus récréatives, notamment en se baignant dans le Léman. Des bains qui stimulent la circulation sanguine ralentie par l’inaction forcée. Mais il lui fallait une canne et le physiothérapeute lui mettait un bandage au genou pour protéger l’articulation.
Stéphanie BuretIl a fallu accepter d’être dépendante des autres. Ici, c’est son compagnon qui lui prépare et apporte le repas. «Je peux compter aussi sur mon papa et des amis pour m’amener aux innombrables rendez-vous médicaux. Mais certaines personnes ont de la peine à comprendre que cette maladie dure si longtemps.»
Stéphanie BuretA Divonne-les-Bains. «Les bains thermaux me font beaucoup de bien. C’est mon père, qui a 70 ans, qui m’y emmenait quand j’étais en chaise roulante. Les rôles traditionnels étaient en quelque sorte inversés.»
Stéphanie BuretLa chaise roulante a été remisée en août. Stéphanie Buret se déplace et conduit de nouveau seule. Les trois tendons des hanches fissurés par le coronavirus (une pathologie que les médecins n’avaient jamais observée) sont réparés. L’odorat n’est pas complètement revenu. Elle a repris à temps partiel ses activités professionnelles, mais les épisodes de douleurs aiguës reviennent fréquemment et il faut faire avec un état de fatigue quotidien. «Je me suis toujours projetée dans l’avenir. Aujourd’hui, celui-ci me fait peur.»
Stéphanie Buret