Le dernier objet d'une vie
Le livre «L'objet d'une vie» (Ed. Slatkine) de Thierry Dana présente avec simplicité et émotion l'objet qui accompagne les résidents d'un EMS genevois qu'il a rencontrés.

Alexandre, 91 ans, Bâle. «Ce cor de chasse me vient de mon père. C’était un très bon musicien et ma mère était admirative. Il en jouait à l’armée ou à de grandes occasions comme des fêtes ou des expositions. Je l’ai récupéré au décès de mon père. J’ai bien essayé d’en jouer au début, mais c’était vraiment trop difficile.»
Thierry Dana
Alexandre, 91 ans, Bâle. «Ce cor de chasse me vient de mon père. C’était un très bon musicien et ma mère était admirative. Il en jouait à l’armée ou à de grandes occasions comme des fêtes ou des expositions. Je l’ai récupéré au décès de mon père. J’ai bien essayé d’en jouer au début, mais c’était vraiment trop difficile.»
Thierry Dana
Nicole, 94 ans, Paris. «Depuis mes 18 ans, j’ai toujours eu ce pinceau à fard avec moi. Ma mère me l’avait acheté à Paris. Je m’en sers plusieurs fois par jour et à chaque fois je me sens mieux. Pour moi, il est complet.»
Thierry Dana
Nicole, 94 ans, Paris. «Depuis mes 18 ans, j’ai toujours eu ce pinceau à fard avec moi. Ma mère me l’avait acheté à Paris. Je m’en sers plusieurs fois par jour et à chaque fois je me sens mieux. Pour moi, il est complet.»
Thierry Dana
Bluette, 101 ans, Bonfol (JU). «Avec mon mari, on a travaillé pendant trente-huit ans dans notre droguerie. A son décès, j’ai vendu la grande partie du matériel et j’ai gardé ce petit entonnoir. Il me permet de remplir mon vaporisateur d’eau de Cologne 4711, la même que je vendais à l’époque.
Mon mari, lui, détestait le parfum. Il ne m’en a d’ailleurs jamais offert. Je n’ai jamais mis de vernis, de rouge à lèvres ou de fard. Mais mon eau de Cologne, j’y tiens.»

Bluette, 101 ans, Bonfol (JU). «Avec mon mari, on a travaillé pendant trente-huit ans dans notre droguerie. A son décès, j’ai vendu la grande partie du matériel et j’ai gardé ce petit entonnoir. Il me permet de remplir mon vaporisateur d’eau de Cologne 4711, la même que je vendais à l’époque.
Mon mari, lui, détestait le parfum. Il ne m’en a d’ailleurs jamais offert. Je n’ai jamais mis de vernis, de rouge à lèvres ou de fard. Mais mon eau de Cologne, j’y tiens.»

Gisèle, 89 ans, Ecublens (VD). «Je dois faire travailler mes doigts, car depuis que j’ai été opérée des cervicales je n’ai plus de sensibilité. Alors je confectionne des pochettes avec des restes de laine. Cela me prend un jour. Ces étuis sont tous différents. Puis je les offre aux résidents de l’EMS. Ils peuvent y mettre leur téléphone.»
Thierry Dana
Gisèle, 89 ans, Ecublens (VD). «Je dois faire travailler mes doigts, car depuis que j’ai été opérée des cervicales je n’ai plus de sensibilité. Alors je confectionne des pochettes avec des restes de laine. Cela me prend un jour. Ces étuis sont tous différents. Puis je les offre aux résidents de l’EMS. Ils peuvent y mettre leur téléphone.»
Thierry Dana
Renée, 72 ans, Rossenges (VD). «Ma maman m’a donné Poussy quand j’étais toute petite. Il ne fait pas de bruit, il est calme et reste dans ma chambre. Poussy a plusieurs tenues. Je lui parle quand j’ai des misères et il me comprend. Il est en photo sur la porte de ma chambre pour que je la reconnaisse quand je rentre. C’est mon ange gardien.»
Thierry Dana
Renée, 72 ans, Rossenges (VD). «Ma maman m’a donné Poussy quand j’étais toute petite. Il ne fait pas de bruit, il est calme et reste dans ma chambre. Poussy a plusieurs tenues. Je lui parle quand j’ai des misères et il me comprend. Il est en photo sur la porte de ma chambre pour que je la reconnaisse quand je rentre. C’est mon ange gardien.»
Thierry DanaLe tableau d'Emilienne

Emilienne, 103 ans, Chambéry (F). «J’ai fait mes études à l’Ecole des beaux-arts de Besançon. J’avais 36 ans quand j’ai réalisé cet autoportrait. Je l’ai gardé pour l’offrir à ma famille, mais mes neveux n’en sont pas très enthousiastes. Je le trouve pourtant bien réussi.»
Thierry Dana
Emilienne, 103 ans, Chambéry (F). «J’ai fait mes études à l’Ecole des beaux-arts de Besançon. J’avais 36 ans quand j’ai réalisé cet autoportrait. Je l’ai gardé pour l’offrir à ma famille, mais mes neveux n’en sont pas très enthousiastes. Je le trouve pourtant bien réussi.»
Thierry Dana
Elena, 93 ans, Tapigliano (I). «Je suis venue d’Italie en 1948 pour aider mes parents. Je n’avais qu’une paire de chaussures avec moi. Elles étaient vertes. Après deux ans de travail, j’ai pu enfin m’acheter ce manteau. Je ne peux plus le mettre aujourd’hui, je nage dedans. Mais je l’ai gardé car c’est mon premier manteau.»
Thierry Dana
Elena, 93 ans, Tapigliano (I). «Je suis venue d’Italie en 1948 pour aider mes parents. Je n’avais qu’une paire de chaussures avec moi. Elles étaient vertes. Après deux ans de travail, j’ai pu enfin m’acheter ce manteau. Je ne peux plus le mettre aujourd’hui, je nage dedans. Mais je l’ai gardé car c’est mon premier manteau.»
Thierry Dana
Claudine, 84 ans, Vich (VD). «Un jour, je suis tombée et on m’a conduite à l’hôpital pour me recoudre la tête. De là, on m’a amenée directement à l’EMS. Ma maison a été vidée et je n’y suis plus jamais retournée. Tout ce que je possédais a été donné ou vendu, y compris ma collection de disques et de CD. J’ai donc acheté cette radio, car je ne peux pas me passer de musique. En plus, c’est une compagnie.»
Thierry Dana
Claudine, 84 ans, Vich (VD). «Un jour, je suis tombée et on m’a conduite à l’hôpital pour me recoudre la tête. De là, on m’a amenée directement à l’EMS. Ma maison a été vidée et je n’y suis plus jamais retournée. Tout ce que je possédais a été donné ou vendu, y compris ma collection de disques et de CD. J’ai donc acheté cette radio, car je ne peux pas me passer de musique. En plus, c’est une compagnie.»
Thierry Dana
Denise, 86 ans, Genève. «C’est moi qui l’ai peint en 1999. Je l’avais offert à ma belle-fille, dont on aperçoit le portrait. Mais elle ne l’aimait pas, apparemment à cause de la bordure dorée. De toute façon, elle a quitté mon fils et j’ai pu récupérer mon plat.»
Thierry Dana
Denise, 86 ans, Genève. «C’est moi qui l’ai peint en 1999. Je l’avais offert à ma belle-fille, dont on aperçoit le portrait. Mais elle ne l’aimait pas, apparemment à cause de la bordure dorée. De toute façon, elle a quitté mon fils et j’ai pu récupérer mon plat.»
Thierry Dana
Odette, 97 ans, Avusy (GE). «Je ne suis pas du tout attachée aux choses et j’ai décidé de ne rien amener à l’EMS, si ce n’est cette housse de coussin brodée en cadeau par ma fille. C’est elle qui m’a convaincue de la prendre, alors j’ai fini par accepter.»
Thierry Dana
Odette, 97 ans, Avusy (GE). «Je ne suis pas du tout attachée aux choses et j’ai décidé de ne rien amener à l’EMS, si ce n’est cette housse de coussin brodée en cadeau par ma fille. C’est elle qui m’a convaincue de la prendre, alors j’ai fini par accepter.»
Thierry Dana
Léon, 95 ans, Ollon (VD). «J’étais responsable du garage postal à Genève. Cette casquette est celle que je devais porter pour mon service, mais dans mon cas c’était pas souvent. Mes collègues qui se plaignaient de mon caractère m’ont quand même offert ce cadeau lorsque je suis parti à la retraite: ma casquette transformée en horloge! C’est vrai que j’ai toujours aimé être ponctuel.»
Thierry Dana
Léon, 95 ans, Ollon (VD). «J’étais responsable du garage postal à Genève. Cette casquette est celle que je devais porter pour mon service, mais dans mon cas c’était pas souvent. Mes collègues qui se plaignaient de mon caractère m’ont quand même offert ce cadeau lorsque je suis parti à la retraite: ma casquette transformée en horloge! C’est vrai que j’ai toujours aimé être ponctuel.»
Thierry Dana
Les témoignages des résidents de l'EMS Bon-Séjour à Versoix (GE) sont réunis dans le livre «L'objet d'une vie» de Thierry Dana, paru aux Editions Slatkine.
Editions d'art Albert Skira
Les témoignages des résidents de l'EMS Bon-Séjour à Versoix (GE) sont réunis dans le livre «L'objet d'une vie» de Thierry Dana, paru aux Editions Slatkine.
Editions d'art Albert Skira