A deux c'est mieux. La styliste londonienne Mary Quant révolutionne la scène de la mode britannique dans les années 1960 avec son mari Alexander Plunket Greene. Ensemble ils ouvrent en 1955 à Chelsea le Bazaar, une boutique de mode jeune, colorée, simple et abordable qui devient vite le point de ralliement des artistes branchés comme Brigitte Bardot, Audrey Hepburn, les Beatles ou les Rolling Stones.
Richard DavisUne expansion parfaitement maîtrisée. Mary Quant ouvre une deuxième boutique à Londres en 1957, puis lance une gamme moins chère aux Etats-Unis. Son label s'exporte rapidement dans toute l'Europe. Elle arbore une coupe de cheveux géométrique, image de marque d'une autre star de l'époque: Vidal Sassoon.
Ronald DumontIcône des sixties. Pour les Anglais, point de doute, c'est bien Mary Quant qui en raccourcissant les jupes a inventé la pièce maîtresse de la garde robe des années 1960: la mini-jupe. Certes, les Français attribuent cette nouveauté au couturier André Courrèges. Peu importe, la femme des années 1960 adopte ce symbole de libération avec bonheur.
David M. BenettLibération. Les coupes de Mary Quant sont simples et géométriques. Elle joue volontiers avec les codes et les matières. De g. à dr.: robe rose en jersey 1966 pour la ligne Ginger, robe en toile de jute avec pull noir à col polo de 1964, détournement des codes masculins pour cette robe pour la femme au travail.
David M. BenettHumour. Mary Quant secoue la mode dans une société britannique prude et conservatrice. Le super mannequin des années 1960-70 Kellie Wilson porte crânement une robe avec cravate pour la ligne "Ginger Group", une gamme abordable aux coupes simples et faciles à porter (1966).
Richard DavisLudique. Sur fond de pâquerette, l'emblème de l'univers de Mary Quant, la styliste pose avec ses modèles lors du lancement de sa collection de chaussures "Quant Afoot" en 1967.
PADétail fashion. Le plastique était l'un des nouveaux matériaux utilisés par les designers avant-gardistes dans les années 1960. Ces bottes en PVC jaune et aux talons carrés ont une pâquerette imprimée sous le talon et laissent des traces fleuries sur leur passage.
PASinging in the rain. Les habits de Quant et notamment ses imperméables fascinent par leur côté espiègle et coloré. L'exposition au Victoria and Albert Museum présente environ 120 vêtements, accessoires, cosmétiques, croquis et photos, dont beaucoup pour la première fois.
Nicky J SimsUne djellaba en PVC. Rien n'échappe à l'esprit de détournement de la styliste de Londres. Le mannequin Jill Kennington porte une djellaba en PVC blanc en 1963, pas très étanche mais "so funny"!
Nicky J SimsGénie du marketing. Dans sa première boutique, on pouvait entendre du jazz à pleins tubes et boire au bar; pour lancer ses cosmétiques en 1971, Marie Quant sillonne la Grande Bretagne en beauty bus.
INTERFOTO / Alamy Stock PhotoPop. Que ce soit pour cette robe en satin et son short assorti couleur purple ou ces crayons de maquillages comme des craies grasses, Mary Quant cultive le décalage pop. Sa ligne cosmétique existe d'ailleurs toujours au Japon. Et la créatrice de constater "Voici ma meilleure idée".
INTERFOTO / Alamy Stock PhotoFlowerpower. Mary Quant a su créer un univers drôle et décomplexé au moment précis où la société britannique de l'Après-Guerre avait besoin d'un vent nouveau. Deux expositions lui rendent hommage à Londres.>> L'exposition Mary Quant, Victoria and Albert Museum de Londres jusqu'au 16 février 2020.>> L'exposition Swinging London: A Lifestyle Revolution/Terence Conran – Mary Quant, Fashion and Textile Museum de Londres, jusqu'au 2 juin 2019.
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