Imaginée par Roger Federer et nimbée de prestige, la deuxième édition de la Rod Laver Cup vient de s’achever à Chicago. Mais qui était ce joueur de tennis de légende, dernier en date à avoir décroché le Graal absolu de la balle jaune, soit gagner les 4 tournois du Grand Chelem la même année? Réponse en images par Marc David.
Rod Laver, c’est cet octogénaire australien sur lequel la caméra s’attarde parfois pendant les finales des grands tournois de tennis, de Wimbledon à Flushing Meadows. Puis qu’on voit descendre à pas comptés sur le court pour tendre le trophée à l’heureux lauréat, sans que les fans sachent précisément les hauts faits qui l’ont amené là. Or, si ce champion du passé, né en 1938, fait effectivement partie de l’histoire du tennis, il appartient aussi à une époque extrêmement différente de celle d’aujourd’hui, un temps où la compétition fut longtemps séparée entre amateurs et professionnels. Son premier Grand Chelem, en 1962, Laver l’a par exemple décroché uniquement chez les amateurs, sans avoir besoin d’affronter les meilleurs joueurs du circuit, tels Ken Rosewall ou Pancho Gonzales. Son deuxième Grand Chelem, par contre, ne doit rien à personne. Il le remporte en 1969, face à tous les meilleurs joueurs de sa génération, car l’ère dite «open» a débuté dès 1968. Les chiffres de son palmarès demeurent impressionnants. Au total, ce gaucher de 173 centimètres, attaquant pur souche et volleyeur de génie, a par exemple décroché 11 titres du Grand Chelem. En 23 ans de carrière, de 1956 à 1979, il a joué 1832 matches en individuel. Et gagné la bagatelle de 150 victoires en 1962, ce qui reste le record absolu sur une saison. Voici quelques moments forts de sa trajectoire. Clive Brunskill
En 1962, Rod Laver reçoit le trophée de Wimbledon des mains de la reine Elizabeth II. Cette année-là, il devient le premier joueur à gagner les 4 tournois du Grand Chelem la même année depuis l’Américain Donald Budge en 1931. Mais il les remporte dans la catégorie amateurs, dont les meilleurs joueurs, tels les professionnels Pancho Gonzales, Ken Rosewall ou Lew Hoad, ne font pas partie. Bettmann
En 1966, Rod Laver épouse Mary Benson à la St. Luke’s Presbyterian Church de San Rafael (Californie). Le couple sort de l’église sous des raquettes portées par les camarades australiens du joueur, dont Lew Hoad, Ken Rosewall, Roy Emerson, Mal Anderson et Barry MacKay. Le couple aura un fils et vivra dans divers lieux de Californie. Mary Laver est décédée en 2012, à 84 ans. Bettmann
Le 6 juillet 1968, Rod Laver brandit le trophée de Wimbledon après avoir défait son compatriote Tony Roche en finale. Il acquiert définitivement son surnom de « The Rocket», qu’un ancien champion lui avait d’abord attribué ironiquement à cause de sa lenteur… Rolls Press/Popperfoto
Le 4 juin 1968, l’Australien Ken Rosewall gagne le premier Open de Roland-Garros, ouvert aux amateurs et professionnels confondus. Il bat Rod Laver en quatre sets. Le tournoi est un succès, il attire trois fois plus de spectateurs que l’année précédente. C’est déjà un rendez-vous mondain, ici l’écrivaine Françoise Sagan, une de ses éternelles cigarettes aux lèvres. DEUTSCH Jean-Claude
Rod Laver en pleine action lors d’un tournoi à Miami, en 1973. Passé professionnel dix ans plus tôt, en 1963, ce fils d’un père vacher et boucher passe 402 semaines dans le siège de numéro 1 mondial. Il livre son dernier match en 1979, à Las Vegas, contre son compatriote John Alexander. Lane Stewart
Tout de rouge vêtu lors d’un match de double au côté du Suédois Björn Borg, à Forest Hills (EU), en 1975. Tous deux se sont affrontés sept fois sur le circuit. Chacun de leurs matchs a occasionné une réelle opposition de styles, entre le jeu d’attaque du trentenaire Rod Laver et la défense de fer d’«Iceborg», de presque vingt ans son cadet, campé au fond du court. ART SEITZ
Rod Laver en 1990 avec Venus et Serena Williams, lors du Nancy Reagan Tournament, qui avait traditionnellement lieu à la Maison-Blanche, à Washington. En janvier 2017, les deux sœurs se sont encore retrouvées sur la Rod Laver Arena, en finale de l’Australian Open, pour leur neuvième finale de Grand Chelem commune. Serena l’a emporté en deux sets. Ken Levine
En juin 1998 avec Martina Hingis, lors du dîner des champions de l’ITF, sis au pavillon d’Armenonville (France). Ce jour-là, Rod Laver obtient un honneur de plus. Alors que le tournoi de Roland-Garros a lieu en parallèle, il reçoit le Philippe Chatrier Award pour tous les services rendus au tennis. Professional Sport