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Ballroom et voguing: la communauté LGBTQIA+ racisée pose sa voix en Suisse

Dans «Voguer au rythme de la ballroom», l’épisode 3 du podcast «Immersif», on a enregistré à Genève un «kiki ball», une célébration festive sous forme de compétition de danse. Depuis plusieurs années, cette scène engagée, créée à New York par les femmes noires trans, grandit en Suisse. Reportage sonore exclusif.

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Voguing et ballroom à Genève

Photo prise durant la soirée «Viva la Juicy Kiki Ball» à Genève.

Obxolete

Tournant historique, la première actrice trans reçoit un prix d’interprétation aux Golden Globes le 10 janvier dernier. Dans la sublime série Pose de Ryan Murphy, Mj Rodriguez joue Blanca Evangelista, une «mother» qui prend sous son aile des jeunes membres de la communauté LGBTQIA+. Ensemble, ils fondent une nouvelle famille racisée dans le New York underground des années 1980. Au fil des saisons, on voit leur «house» s’émanciper lors de soirées où performances riment avec éclat. «Sur le «floor», c’est là qu’on exprime notre individualité», commence dans le podcast Asiah, qui développe la «Iconic House of Juicy Couture», une maison à Genève. 

Car aujourd’hui, la culture «ballroom» a ouvert des chapitres ici. La scène vibre également à Lausanne et à Zurich. Et il y a quelques mois, alors que ces événements étaient réservés aux initiés, on a pu assister à un «ball» tenu dans un endroit secret. Sur place, des jeunes se préparent à danser, enfilant des vêtements à paillettes et des talons aiguilles. Divin. Juste avant, il y avait un cours de «voguing» pour s’initier. Ce style de mouvement très connu dans le milieu s’inspire des poses dans les magazines de mode. Certaines figures devenues militantes requièrent une dextérité et une souplesse renversantes. «Le propre de la ballroom, c’est de défier ou de parodier les codes de la société hétéronormative», explique aussi notre invitée. 

Ballroom et voguing

Photo prise durant la soirée «Viva la Juicy Kiki Ball» à Genève.

Obxolete

Pendant 14 minutes, Immersif vous fait découvrir l’ambiance libératrice d’un espace imaginé par les femmes noires trans pour être en sécurité dans une société qui les oppriment. En 2022, c’est hélas encore d’actualité. «Ce qui m’inspire, c’est leur force à exister», rappelle Asiah, en revenant sur l’importance de conserver l’authenticité de la ballroom. «Ce n’est pas qu’un jeu ou un spectacle! Pour intégrer une house, il faut prendre les choses au sérieux», souligne-t-elle aussi. 

>> Découvrez le podcast: «Voguer au rythme de la ballroom»

Vu l’engouement ce soir-là, on saisit que la ballroom a un bel avenir devant elle dans notre pays. Dans sa version «privée» mais aussi lors de rendez-vous ouverts au public. Dans la programmation du festival Antigel, la «Iconic House of Juicy Couture» est invitée à présenter son univers le samedi 5 février, en compagnie de la Cie Cocoondance à Vernier. Le 12 février, la deuxième édition d’Extravaganza - Ace Gala Ball promet aussi un moment inoubliable. 

Pour ressentir l’énergie communicative de la ballroom, écoutez Asiah qui vous raconte dans notre épisode 3 l’histoire, les codes et la flamboyance des houses! Elle partage aussi sa crainte concernant un phénomène qui va souvent de pair avec la visibilisation: le pillage culturel.

>> Découvrez tous nos autres podcasts

>> Retrouvez la Iconic House of Juicy Couture et la Compagnie Cocoondance
Au Festival Antigel à Genève le 5 février à 20h

Par Jade Albasini publié le 26 janvier 2022 - 08:36