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Dossier «Barbie»

«Ce n’est pas parce que je m’habille en rose que je cherche à ressembler à Barbie»

Un mois après sa sortie dans les cinémas, personne n’a pu échapper à la déferlante «Barbie». Rencontre avec Yasmin Stucki, une Bernoise qui n’a pas attendu que le phénomène Barbie version Greta Gerwig déferle sur le monde pour voir la vie en rose.

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Yasmin Stucki dans son appartement, à Thoune

Yasmin Stucki dans son appartement, à Thoune. Un lieu qu’elle a complètement façonné à son image.

Remo Nägeli

Yasmin Stucki n’a pas attendu que le phénomène Barbie version Greta Gerwig déferle sur le monde pour voir la vie en rose. Dans son appartement à Thoune, partout où l’on pose le regard, tout – littéralement tout – est rose. Du sol au plafond, en passant par les murs, le mobilier et les ustensiles de cuisine, la teinte fétiche de la trentenaire se décline sous toutes ses nuances. Même le liquide vaisselle ne déroge pas au code couleur voulu par la maîtresse de maison. «Cet appartement, c’est mon projet, explique cette enseignante d’arts plastiques à Berne. J’y vis depuis près de quatre ans. J’ai réalisé des transformations petit à petit. L’an dernier, j’ai refait la cuisine. J’écume les marchés aux puces, je repeins les objets chinés et je leur donne une nouvelle vie. J’ai voulu créer mon propre univers.»

Si, durant son adolescence, Yasmin Stucki s’est autorisé quelques infidélités envers son coloris favori, à 19 ans, sa décision est prise: elle ne s’habillera qu’en rose. «Cette couleur, douce et puissante à la fois, m’apporte de la joie, c’est aussi simple que ça.» Et qu’importe si les esprits chagrins se retournent sur son passage lorsqu’elle revêt parfois des robes semblant sortir tout droit d’un conte de fées. «Je fais ce que je veux. Avec l’âge, j’ai une meilleure estime de moi-même.» Si ses tenues ne suscitent plus de commentaires négatifs dans l’établissement scolaire où elle exerce à Berne, il n’en a pas toujours été ainsi.

«Quand j’étais plus jeune et que je travaillais dans une autre école, certains parents d’élèves se sont plaints de mon apparence. Ils ont même écrit à la direction pour leur dire que je ressemblais à une «Playboy Bunny»… Ça m’a rendue très triste car je suis une bonne prof et je travaille beaucoup, confie-t-elle. On m’avait même surnommée «Miss Piggy» ou «la Barbie sans cerveau». Je n’ai rien contre Barbie mais ce n’est pas parce que je m’habille en rose que je cherche à lui ressembler.» D’ailleurs, qu’a-t-elle pensé du film? «J’ai adoré l’esthétique, les décors et son message féministe. Même s’il aurait pu l’être davantage. Je n’ai d’ailleurs pas compris son choix à la fin du film. Elle quitte un matriarcat pour rejoindre un monde où le patriarcat est encore roi. Pourquoi?» Yasmin, elle, n’envisage pas une seconde de quitter son monde enchanté. «Dès que je passe la porte d’entrée, j’ai le sourire aux lèvres.»
 

Par Alessia Barbezat publié le 30 août 2023 - 10:29