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Elise Corpataux: «On voit la vie par tranches de six mois»

Leur profession suscite souvent l’étonnement. Peut-on vivre de l’art en Suisse? Ces jeunes artistes le prouvent. Ils ont moins de 30 ans et travaillent à temps plein dans les milieux de la peinture, de la performance, du cinéma et de la musique. Portrait d'Elise Corpataux, une artiste plasticienne fribourgeoise.

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Elise Corpataux

Elise Corpataux travaille sous les toits de la Kunsthalle Friart à Fribourg, où son exposition ouvrira le 1er juin.

Bertrand Rey

Il y a dans ses œuvres une douceur qui scintille. De paysages en couchers de soleil, Elise Corpataux s’exprime par la peinture. Son parcours ressemble au trait rectiligne de ses tableaux. Après le collège à Fribourg, elle intègre l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL) et en sort titulaire d’un bachelor en arts visuels en 2018. Elle enchaîne avec un master à la Haute Ecole d’art et de design de Bâle (HGK), qu’elle obtient en 2020. Depuis ce jour, son quotidien est celui d’une artiste indépendante. «En ce moment, je travaille sous les toits de la Kunsthalle Friart à Fribourg pour préparer mon premier show institutionnel. Je m’en réjouis beaucoup, c’est un pas important dans une carrière.» Son exposition «Life isn’t good it’s excellent» partagera l’espace avec le travail de l’artiste new-yorkais Brad Kronz, dès le 1er juin.

Avant d’en arriver aux œuvres exposées cet été, Elise Corpataux a bénéficié d’une bourse culturelle de la Fondation Leenaards. Remis en 2021, ce montant fait office de tremplin. «La bourse offre le luxe de pouvoir ne penser qu’au travail sans avoir en tête les soucis financiers. Ça donne aussi une certaine légitimité.» En parallèle, la peintre travaille avec deux galeries d’art: Lange + Pult, à Auvernier et à Zurich, et Suns.works, à Zurich.

La jeune artiste a trouvé la confiance auprès de son enseignant d’arts visuels au collège Saint-Michel à Fribourg. «Je n’avais jamais vraiment considéré ce métier», confie-t-elle. Olivier Suter lui conseille alors de s’inscrire dans une école d’art à la fin du collège. «Ma famille me soutient aussi énormément. Ça n’a pas toujours été simple, mais ils ont respecté mon choix.» Si le métier est parfois compliqué, c’est au niveau financier. Rares sont les artistes à pouvoir vivre de leur art. Une chance dont Elise Corpataux a conscience. «Quand on choisit ce métier, on sait que ce n’est pas un choix de stabilité. On voit la vie par tranches de six mois», sourit-elle en précisant que son quotidien «est encore calculé».

Malgré tout, la peintre est sereine et s’épanouit dans son métier. «Je me rends compte qu’il y a une certaine romantisation du métier d’artiste»: être indépendant, aller à l’atelier tous les jours sans avoir de comptes à rendre à un patron. «C’est aussi un quotidien très solitaire, mais c’est une solitude choisie.»

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Par Sandrine Spycher publié le 28 avril 2023 - 09:46, modifié 13 février 2024 - 16:57