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Exploits suisses aux JO

Fine gâchette, Nina Christen a choisi la bonne cible

Elle avait flirté avec le titre olympique à Rio, il y a cinq ans. Cette fois, à 27 ans, Nina Christen a fait un carton et un coup double: l’or et le bronze. Portrait express de la fine gâchette nidwaldienne.

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Nina Christen

L'athlète suisse Nina Christen a longtemps hésité entre des études de biologie et devenir athlète professionnelle de l'armée suisse. C'est sa passion pour le tir qui a décidé de son parcours. Aujourd'hui, on constate qu'elle a «visé juste». 

Christoph Köstlin

Respirer. Charger. Se concentrer. Tirer. Une routine élémentaire, mais qui exige une précision absolue pour produire des médailles olympiques. «Notre sport est très varié, même si cela ne semble pas être le cas vu de l’extérieur. Il faut rester détendu et concentré en même temps, avoir de la force dans tout le corps tout en étant prêt dans sa tête», explique Nina Christen, désormais championne olympique au 50m trois positions, après avoir apporté à la Suisse sa première médaille avec le bronze à la carabine à 10m.

>> Lire aussi notre éditorial: Une génération décomplexée aux JO

L’aisance de Nina Christen au stand de tir s’est révélée d’emblée. La jeune Nidwaldienne de la commune de Wolfenschiessen (qui signifie «tir aux loups») fait grosse impression dès sa première leçon. Les jeunes tireurs commencent d’habitude par poser leur carabine à air comprimé sur un tapis. Mais à 10 ans seulement, Nina, qui a été initiée au tir par son père, Bernhard, préfère viser sans appui. La gamine aime l’atmosphère de concentration qui règne dans ce milieu. Elle s’impose des heures de séances dans le stand de tir, «jusqu’à ce que je ne fasse plus qu’une avec ma carabine».

Nina Christen a d’autres passions, notamment la danse. Dans sa prime jeunesse, le hip-hop et la street dance, puis la danse de couple. Elle joue aussi depuis longtemps de la flûte à bec basse et alto. Mais c’est bien dans le tir sportif qu’elle excelle et cumule les performances en juniors puis en élite. Aux Jeux de Rio 2016, alors 89e mondiale, elle pouvait prétendre à l’or, mais elle faiblit en fin de concours pour terminer 6e. Cela ne la décourage pas. Elle abandonne même ses études de biologie pour s’installer au centre national de Macolin comme athlète professionnelle de l’armée suisse. Pour elle, c’est un moment fort et un privilège.

Ses parents et son entourage proche la soutiennent sans réserve. Beaucoup de ses camarades ne comprennent en revanche pas son parcours. «Que fais-tu d’autre à part tirer? Pourquoi tu n’étudies pas?» Autant de questions qui la blessent: «J’avais l’impression d’être une marginale.» Désormais, avec ses deux médailles, dont une en or, Nina Christen a démontré qu’elle avait visé juste.

Par Sarah van Berkel publié le 6 août 2021 - 09:08