Les grands phénomènes ne doivent rien au hasard. Si notre époque lie plus que jamais richesse et célébrité, c’est que les nouveaux outils de communication permettent de réaliser la synthèse de ces deux réussites sociales. Avant, on pouvait être riche sans être connu et connu sans être riche. Désormais, le graal de notre société, c’est d’être fortuné et célèbre. Belle ou beau? Le problème est depuis longtemps résolu grâce à la chirurgie et la médecine esthétiques. Ne dit-on pas en Amérique du Sud qu’il n’y a pas de personnes laides, que des personnes pauvres?
Cette danse synchronisée de la prospérité et de la reconnaissance se traduit dans l’ascension des influenceurs dans les classements des plus riches, à l’instar de la famille Jenner. Plus que jamais, la célébrité est devenue une valeur marchande, une monnaie en soi. Cristiano Ronaldo gagne plus d’argent grâce aux revenus que génèrent ses réseaux sociaux qu’en jouant au football. Rihanna n’a plus besoin de sortir de nouvel album, son compte en banque se remplit bien mieux avec ses activités dans la mode liée à son influence. Donald Trump a même bâti son empire sur le fait d’être une marque et finalement un produit dérivé de lui-même.
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La célébrité apporte donc la richesse, mais l’inverse est aussi vrai. Elon Musk, un personnage qui ne passionnait encore il y a peu que les aficionados d’actualité économique, a basculé en 2022 dans la sphère des people. Le grand public connaît sa vie, ses œuvres et on en suit les rebondissements comme ceux de n’importe quelle instagrameuse ou personnage de téléréalité. Le patron de Tesla et Space X a même racheté Twitter, un réseau social qui le transforme en personnage central du débat public. Une manière de dire: «Je suis là, vous m’avez bien vu?»
Car c’est peut-être là le plus grand tourment – qui peut aussi s’envisager comme la plus grande motivation – des riches et célèbres. Il est simple et aussi ancien que l’humanité. Croyez-le ou non, ces gens veulent juste être aimés et atteindre le stade ultime, la reconnaissance complète et sans critique de leur action afin de passer à la postérité de leur vivant. Une course évidemment perdue d’avance, mais c’est ce qui fait avancer le monde.
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