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Portrait

Leïla Bekhti, une actrice qui n’oublie pas sa vie de famille

Passant du drame à la comédie avec le même bonheur, elle enchante les écrans depuis bientôt vingt ans. Leïla Bekhti est à l’affiche de «La nouvelle femme» de Léa Todorov, un film qui met en lumière le destin hors normes de Maria Montessori.

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L'actrice française Leïla Bekhti

L’actrice, qui a fêté ses 40 ans le 6 mars dernier, est à l’affiche de «La nouvelle femme», film de Léa Todorov qui raconte comment Maria Montessori a révolutionné l’éducation scolaire des enfants. 

 
Sylvain Lefevre/Getty Images

Leïla Bekhti incarne Lili d’Alengy, une courtisane parisienne dans les années 1900, mère honteuse de Tina, une enfant handicapée qui risque de nuire à sa gloire. Contrainte de s’occuper d’elle du jour au lendemain, elle décide de quitter Paris pour Rome et rencontre Maria Montessori, qui travaille à l’élaboration d’une méthode éducative pour les enfants déficients. Les deux femmes vont sympathiser. 

La méthode Montessori


Le film raconte les débuts de la fameuse méthode Montessori. L’occasion pour Leïla Bekhti de s’exprimer sur le sujet. Interviewée par le «Huffington Post», la comédienne, épouse de Tahar Rahim et mère de quatre enfants (7 ans, 4 ans, 3 ans, 5 mois), déclarait: «Je ne connaissais pas les débuts de Maria Montessori. De même que la mixité sociale est essentielle, c’est important d’inclure les personnes en situation de handicap dans la société. Je n’ai pas envie que mes enfants vivent dans une forme de bulle. C’est une chance de pouvoir grandir dans la différence.»

Quant à savoir ce qu’elle pense de la méthode Montessori: «On a tendance à imaginer que cette pédagogie se résume à ne pas dire non à un enfant. Pour moi, ce n’est pas cela du tout, en tout cas ce n’est pas ce qui est appliqué chez moi. Ce que je trouve merveilleux chez Montessori, c’est son aspect sensoriel et sa capacité à développer l’autonomie des élèves. Après, ce qu’il y a de plus important à l’école, ce sont les enseignants et c’est à eux qu’on doit donner les moyens nécessaires pour offrir un enseignement de qualité. A ce titre, l’école publique mérite notre soutien absolu.»

 
L'actrice Leïla Bekhti avec son compagnon l'acteur Tahar Rahim

C’est en 2007 que Leïla Bekhti a rencontré Tahar Rahim, sur le tournage du film «Le prophète», de Jacques Audiard. Depuis cette rencontre, ils sont devenus parents de quatre enfants.

 
Dominique Jacovides/Bestimage/Dukas

Maman avant tout


La jeune mère de famille, qui a fêté ses 40 ans le 6 mars, n’a pas hésité à dire oui à ce rôle. Rencontrée lors de la promotion de «C’est mon homme», de Guillaume Bureau, qui précédait tout juste le tournage du premier long métrage de Léa Todorov (connue pour des documentaires), elle précisait ce qui guide ses choix: «D’abord l’histoire; j’ai besoin de faire des films que j’irais voir en tant que spectatrice. Et puis j’aime les premiers films; il y a toujours un risque, lorsqu’on tourne un film, entre ce qu’on lit sur le papier et le résultat à l’écran, mais un premier film, cela ne se passe qu’une seule fois.»

Dans «La nouvelle femme», le personnage qu’elle incarne est bien loin d’elle: «Moi, je suis très câline avec mes enfants, on se dit qu’on s’aime tous les jours. C’est hyper-important pour moi qu’ils grandissent dans une sécurité affective. Avec l’amour, on peut tout faire. Evidemment, il y a des vies plus faciles que d’autres, mais l’amour est au-dessus de tout. C’est le moteur de ma vie!» Il ne faut pas croire que la maternité a ralenti ses activités professionnelles. «J’adore explorer la maternité d’un film à l’autre. La famille est un puits sans fond pour faire des films et raconter l’humanité sous mille facettes. J’ai toujours voulu être mère, même si je n’imaginais pas fonder une famille aussi rapidement, mais cela me donne une énergie incroyable. Les enfants, c’est du sport, d’autant que je tiens à être très présente. Je les emmène avec moi en tournage. Avec l’école, cela deviendra plus compliqué, mais on verra. Le fait d’être devenue maman a déplacé mes angoisses. Maintenant, c’est pour eux que j’ai peur, je suis nettement moins stressée pour moi, je relativise beaucoup, j’accepte plus facilement mes failles. Leurs sourires me font me lever. Désormais, le matin est mon moment préféré dans la journée, lorsque je suis présente à leur réveil et qu’il y a un sourire. Cela me donne une force incroyable.»

 

Un agenda bien rempli


Les aléas de la distribution des films ne suivent pas le calendrier des tournages; depuis celui de Léa Todorov, elle a enchaîné «Je verrai toujours vos visages», de Jeanne Herry, qui est sorti en salle il y a un an, dans lequel elle avait retrouvé son amie Adèle Exarchopoulos (César du meilleur second rôle pour ce film). «Avec Géraldine Nakache, ce sont mes meilleures amies. Nous habitons très près les unes des autres. L’amitié, c’est la famille que je me suis choisie. Et puis il y a des épreuves qui nous ont liées. C’est merveilleux de voir nos enfants grandir ensemble. On se dit les choses vraiment sincèrement et encore plus sur le métier. C’est primordial pour moi, j’ai besoin que ce soit simple avec les gens que j’aime.» Elle compte d’ailleurs beaucoup sur leur avis dans l’aboutissement de l’un de ses rêves: réaliser son film. «C’est important pour moi d’aller au bout. Je peaufine l’écriture avec un coscénariste. Je vais le faire lire à mes bienveillants, Tahar en tête. Et eux ne me font pas de cadeau.

 
Les trois actrices et amies Leïla Bekhti, Adèle Exarchopoulos et Géraldine Nakache

Leïla Bekhti avec Adèle Exarchopoulos (au centre) et Géraldine Nakache. Les trois actrices sont très amies et habitent dans le même quartier pour se voir avec leurs enfants le plus souvent possible.

 
Pascal Le Segretain/Getty Images

Le sujet est une histoire de fratrie. Pour l’instant, le titre est «A nous regarder, ils s’habitueront». Je ne jouerai pas dedans.» En attendant de passer concrètement à la réalisation, Leïla Bekhti vient de terminer le tournage de «Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan», du Québécois Ken Scott, avec un autre de ses meilleurs potes, Jonathan Cohen. Le film, qui pourrait être présenté dans l’une des sections du prochain Festival de Cannes, est adapté du roman homonyme de Roland Perez (Ed. Les Escales).

Par Chloé Sullivan publié le 6 avril 2024 - 10:49