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Royaume-Uni

«London Bridge is Down», le protocole qui règle tous les détails des suites du décès de la reine

«London Bridge is Down»: c’est par cette phrase codée que le secrétaire privé de la reine Elisabeth II a annoncé à la première ministre le décès de Sa Majesté. Le prince Charles, lui, est devenu roi au dernier souffle de sa mère.

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Elisabeth, décès et protocole: «London Bridge is Down»

Le pont de Londres sur la Tamise.

imago images/Xinhua
Didier Dana

L’opération qui va annoncer le décès de la reine Elisabeth II, lorsqu’il adviendra, porte un nom de code digne d’un «James Bond»: «London Bridge is Down». En français, cela signifie «Le pont de Londres est tombé». Chaque détail, depuis le dernier souffle de Sa Majesté jusqu’à ses obsèques, est consigné dans un imposant document. Dans un premier temps, c’est le médecin personnel de la reine qui constate son décès. Son fils aîné, le prince Charles, devient alors instantanément roi. Après sa famille immédiate, c’est la nouvelle première ministre, Liz Truss, qui est informée par le secrétaire privé de la reine qui prononce la phrase «London Bridge is Down». C’est alors le signe que la reine vient de disparaître.

Ensuite, le secrétaire du cabinet – le plus haut fonctionnaire britannique – et un certain nombre de ministres et de fonctionnaires, parmi les plus haut placés, sont informés à leur tour. De son côté, la maison royale publiera une «notification officielle» pour annoncer la nouvelle à la population devant les grilles du palais de Buckingham. Le corps de la reine sera transporté, en temps et en heure, dans la salle du trône du palais de Buckingham.

C’est l’agence Associated Press (AP) et non la BBC – qui avait annoncé le décès du roi George VI – qui devrait informer les médias du monde entier. Les chaînes de télévision britanniques qui suivent minute par minute l’état de santé d’Elisabeth II annonceront la triste nouvelle de concert et le pays entrera dans une période de deuil de douze jours.

Les drapeaux seront aussitôt mis en berne. Les obsèques, annoncées par la famille royale, se tiendront dans les dix jours qui suivent, selon un protocole millimétré. Détail étonnant, la reine Elisabeth, a, depuis la fenêtre de ses appartements, pu assister par le passé à ces répétitions.

La première ministre sera le premier membre du gouvernement à faire une déclaration. Le Ministère de la défense fera tirer des coups de canon et une minute de silence nationale sera annoncée.

Puis, Liz Truss tiendra une audience avec le nouveau roi, Charles, lequel fera une déclaration télévisée à la nation. Un service religieux sera célébré à la cathédrale Saint-Paul à Londres, en présence de la première ministre et d’un petit nombre de hauts ministres.

La BBC se tient prête à suivre l’entier des funérailles à l’abbaye de Westminster selon un plan régulièrement mis à jour depuis de nombreuses années. Réalisateurs et caméramans ont répété plus d’une fois. La dépouille de la souveraine y sera exposée, permettant à quelque 500 000 anonymes de venir lui rendre hommage.

La reine sera ensuite inhumée en la chapelle Saint-Georges, au château de Windsor, aux côtés de son père, George VI, et de son mari, le prince Philippe.
Le couronnement du prince Charles n’aura lieu que plusieurs mois après le décès de sa mère. Camilla, son épouse, sera désignée reine consort, selon un souhait de Charles que la reine Elisabeth a exaucé en février dernier. L’hymne national sera modifié: «God Save the Queen» deviendra «God Save the King». Et le prince William deviendra prince de Galles à la place de son père.  

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Par Didier Dana publié le 8 septembre 2022 - 17:47, modifié 8 septembre 2022 - 19:50