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Mae, la jeune chanteuse genevoise révélée par les réseaux sociaux

Un buzz sur les réseaux sociaux, des premières parties de Yuzmv dans des salles françaises et, bientôt, sa première tête d’affiche. Mae Girardin, ou simplement Mae de son nom de scène, vit son début de carrière de chanteuse comme un rêve.

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La chanteuse Mae chez elle, à Genève

Pianiste et chanteuse, Mae apprend aussi la guitare pour pouvoir s’accompagner au chant sur scène. Quand elle ne joue pas, elle passe du temps avec son chat, Charlie, chez elle, à Genève.

Karine Bauzin

«Je vais enfin voir à quoi ressemble mon public et pouvoir le regarder dans les yeux.» Dans ses yeux à elle, on ne lit que du bonheur. Mae, chanteuse pétillante de 22 ans, nous accueille dans son appartement genevois. C’est là, dans son home studio en cours d’aménagement, qu’elle se prépare pour son concert au «jazz club» La Spirale, à Fribourg. «C’est ma première tête d’affiche. C’est le premier concert où on m’invite seule et où les gens se déplaceront pour moi.» Une étape importante dans la carrière de la jeune artiste qui, en janvier, s’est produite sur scène en France en première partie du rappeur français Yuzmv.

Ces opportunités, ce sont les réseaux sociaux qui en ont été les vecteurs. Elle avait tout juste 16 ans lorsqu’elle a lancé son compte Instagram. «J’ai toujours chanté. Je me filmais dans ma chambre avec mon piano, mais je ne le faisais que pour moi. Un jour, je me suis dit que ce n’était pas assez et j’ai eu envie de partager ma musique.» Ses chansons sont des condensés d’émotions. Si elle peut sembler réservée au premier abord, Mae partage chaleureusement son histoire et son ressenti. «La musique et surtout l’écriture, c’est une thérapie. Ça me fait du bien, ça me délivre. J’avais envie de transmettre ça aux gens, de leur parler et qu’ils puissent se reconnaître dans mes paroles, dans mes mélodies, dans ma mélancolie.»

La chanteuse Mae chez elle, à Genève

Les vinyles emplissent sa chambre et son home studio. Mae rêve d’avoir un jour ses propres chansons gravées sur vinyle.

Karine Bauzin

Des rencontres indispensables


Une mélancolie que l’on devine discrètement dans son regard profond et qu’elle sait infuser dans son identité musicale. «C’est un processus qui s’installe en pratiquant. C’est en se mettant au piano et en travaillant avec mon producteur qu’on a trouvé les sonorités qui vont à mon timbre, à ma voix, à ce que j’aime chanter.» Yorgos Benardos, son producteur, lui a été présenté par le prof de chant qui lui donnait des cours depuis ses 10 ans. «Il avait cet ami producteur qui avait besoin de voix pour faire des maquettes pour ses projets. La musique, c’est aussi des rencontres, et celle-ci a bien marché. On s’est vraiment bien entendus, on a aimé travailler ensemble. Et on s’est dit: «Go!»

Depuis ce jour, Yorgos Benardos propose des compositions sur lesquelles Mae écrit ses paroles. «Ça fait longtemps qu’on collabore ensemble, donc il sait vraiment ce que j’aime. Je peux lui dire que je veux telle ou telle sonorité et il va venir avec quelque chose qui me plaît.» Ce travail a pour l’instant mené à quatre singles et quatre clips.

«Bonsoir, Paris!»


Mae a construit sa communauté surtout en ligne. C’est par ce biais qu’elle a été remarquée pour les Tataki Awards, dont la finale s’est déroulée le 10 décembre 2023 à l’Usine à Gaz, à Nyon. La Genevoise a terminé troisième, derrière le rappeur Beka et la chanteuse Nnavy, sacrée gagnante. Malgré tout, Mae ne retire que du positif de cette expérience. «Pour moi, c’était vraiment bénéfique. J’ai eu un sentiment de validation. Je l’avais senti avec mes reprises sur les réseaux sociaux, mais là, c’était avec mes chansons. Les Tataki Awards m’ont permis de voir que les gens aiment ce que je fais en tant qu’artiste. C’était un vrai cadeau.»

C’est aussi à travers les réseaux sociaux que la chanteuse genevoise a été contactée par Yuzmv, rappeur français dont elle a fait la première partie à Lyon et à Paris. Deux salles avec une capacité de plus de 1000 personnes, deux expériences de haut niveau pour une jeune femme en début de carrière. Elle en garde le souvenir d’un public présent et actif, relevant qu’il fallait «catcher» les gens, puisqu’ils attendaient surtout l’artiste suivant. «Mais personne n’était au bar, ils sont restés pour m’écouter. Ils dansaient et applaudissaient. J’ai tout ressenti. Pour moi, ça, c’est de l’or. L’échange avec le public, ce que les gens me donnent.» Yorgos Benardos, le producteur, ne cache pas sa fierté d’avoir vu la jeune chanteuse à Paris dans la magnifique salle du Trianon. Mae en rit encore: «Dire sur scène «Bonsoir, Paris!», c’était un rêve d’enfant. C’est quelque chose que je fais dans les «soundchecks» pour rigoler. Et là, c’était pour de vrai. Là, j’ai accompli un truc, j’ai coché une case dans la «wishlist» de ma vie.»

Regarder son public dans les yeux


Réceptifs devant la scène, les fans étaient aussi présents à la fin du concert. «Après mon show, ils ont fait la queue pour faire des photos avec moi. J’ai réussi à casser cette barrière des réseaux sociaux. Je me suis rendu compte que c’est réel, les gens ne sont pas juste des avatars sur un écran. Face à moi, ils me disaient ce qu’ils avaient ressenti avec ma musique. J’ai tout gagné.» Certains de ses followers sur les réseaux sociaux l’ont même abordée lors de la soirée, mais ce n’est pas la première fois que cela se produit. «Ça m’est arrivé aussi à Genève en boîte de nuit. Une fille est venue vers moi et m’a demandé: «C’est toi, Mae la chanteuse?» J’ai dit oui et elle a répondu: «Merci pour ce que tu fais. Tu ne te rends pas compte à quel point ta musique m’a fait du bien et m’a aidée dans des moments compliqués.» J’ai failli pleurer. C’est un moment que je n’oublierai pas.»

La chanteuse Mae chez elle, à Genève

Le mur au-dessus de son piano est couvert de ses accomplissements, de quoi lui redonner confiance et motivation dans les moments de doute.

Karine Bauzin

A Fribourg, le défi sera tout autre. Pour la première fois, Mae sera en tête d’affiche. Un concert plus long, des morceaux inédits à travailler pour les tester sur scène. Et, surtout, ce sont ses fans qui rempliront la salle. «Je vais voir à quoi ressemble mon public et le regarder dans les yeux.» Si elle se réjouit de cette découverte, elle admet ressentir un gros stress. «J’aurai toujours ce truc en moi de me dire: «Imagine, il n’y a personne!» lâche-t-elle en riant. Elle espère que ce concert sera le premier d’une série, car elle souhaite se lancer pleinement dans sa carrière musicale dès la fin de sa formation en section préprofessionnelle à l’Ecole des musiques actuelles de Genève. «Pour l’instant, je n’ai pas envie de pousser le niveau jusqu’à décrocher un bachelor. Je me sens bien avec les connaissances théoriques que j’ai acquises et je veux maintenant faire un maximum de concerts et de travail en studio.» Côté studio, de nouveaux singles et un projet d’EP, «avec une musicalité encore plus affirmée», sont en préparation pour 2024. Ses yeux pétillent, son sourire s’élargit: «J’ai hâte!» 

Par Sandrine Spycher publié le 27 février 2024 - 10:26