Tout le monde le sait: une nourriture trop abondante et composée en majorité de produits ultra-transformés augmente les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer. D’après une récente étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet, la mauvaise alimentation est associée à un décès sur cinq dans le monde, soit au moins 11 millions de morts.
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Mais les méfaits de la malbouffe ne s’arrêtent pas là. De très intéressantes recherches menées à travers le monde ces dernières années révèlent qu’une mauvaise alimentation a également des conséquences néfastes sur le fonctionnement du cerveau.
Pernicieuse influence
Ce que mange une femme enceinte a une grande influence sur le développement cérébral de l’embryon. Une étude australienne incluant 23 000 futures mères et portant sur le comportement de leurs enfants jusqu’à leurs 5 ans a démontré de manière flagrante que les mères adeptes de junk food avaient tendance à mettre au monde des enfants plus agressifs, colériques et capricieux que les autres. L’addiction au sucre, en particulier, fréquente chez les petits, a une influence pernicieuse sur leur humeur.
D’autres recherches menées à l’Université de Bordeaux ont démontré pour leur part que la malbouffe, du fait qu’elle est carencée, en particulier en oméga-3, ralentit la communication entre les neurones du cerveau. Il importe donc, surtout durant la grossesse, l’adolescence et la vieillesse, de faire le plein d’oméga-3 en consommant poissons gras, abats, huile végétale pressée à froid, noix, amandes…
Mémoire affectée
La diversité alimentaire joue également un rôle clé. Plusieurs études menées dans des prisons aboutissent toutes à la même conclusion: une alimentation pauvre en vitamines, en acides gras et en minéraux peut entraîner des troubles de la sociabilité.
Autre découverte: manger trop gras et trop sucré déclenche une réaction inflammatoire se propageant jusqu’aux neurones et a des effets délétères sur la mémoire.
Dopamine à ménager
Plus étonnant, il semblerait également que la qualité de notre alimentation interfère sur nos pensées et décisions en influençant la production de dopamine dans le cerveau. C’est en tout cas ce que révèle une recherche menée par le très sérieux Institut de psychologie de l’Université de Lübeck, en Allemagne. Il vaudrait donc mieux s’assurer que son patron a pris un petit-déjeuner riche en protéines avant de lui demander une augmentation…
Une dernière découverte scientifique encore plus inquiétante: une mauvaise alimentation ferait que certaines cellules immunitaires du cerveau se mettraient à dévorer les neurones. Bref, en mangeant trop et mal, vous grignotez vos méninges! Ça fait réfléchir, non?
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