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Entre prés et bois, les herboristes fribourgeois Cathy et Emanuel Roggen ont conté les mille bienfaits de la fougère ou du millepertuis, de l’épicéa ou de la pâquerette.
Marc David
Dans la forêt du Cousimbert (FR), Cathy Roggen expliquait par exemple pourquoi on appelait la fougère «l’échelle du diable».
Marc DavidEn accueillant ce samedi matin du 16 juillet la grappe attentive de nos lecteurs sur la montagne du Cousimbert (FR), soit exactement sur la ligne imaginaire du Röstigraben, le droguiste et herboriste Emanuel Roggen donne le la: «Avec mon épouse Cathy, nous adorons montrer combien des plantes banales sont étonnantes. Vous le verrez, les mots «incroyable» et «extraordinaire» sont ceux que nous emploierons le plus.» C’est vrai: elle est extraordinaire, la discrète pâquerette aux vertus soignantes aussi puissantes que l’arnica. Il est fascinant, le millepertuis qui lutte contre la dépression. Il est habile, le sorbier des oiseleurs qui fortifie les cordes vocales. Elle est passionnante, la myrtille sauvage qui, séchée puis glissée dans un bol de vin rouge, combat la diarrhée.
Cette journée-là, rien que quelques centaines de mètres parcourus entre prés et sous-bois suffisent à dénicher une dizaine de variétés végétales courantes. La petite troupe les cueille en respectant le principe cardinal qui veut que l’on prélève seulement ce dont on a besoin puis que l’on transforme tout ce qu’on a récolté, sans déchet. Une autre règle du cueilleur dit que l’on ne prend que des plantes que l’on connaît à 100%.
Toutes les plantes ont trouvées leur place dans le baume qu'ont préparé les lectrices et lecteurs.
Marc DavidToutes les plantes ont trouvées leur place dans le baume qu'ont préparé les lectrices et lecteurs.
Marc DavidChaque végétal découvert sur le chemin, Cathy ou Emanuel Roggen le racontent. Le récit évocateur fait partie de la transmission. «Les anciens savaient que, pour faire passer les connaissances, il fallait à la fois narrer une histoire, être certain de l’élément, puis en faire quelque chose.» Un seul exemple: debout dans un champ de fougères, Cathy Roggen adopte des accents de conteuse pour expliquer pourquoi on les surnomme «les échelles du diable», tout en rappelant que nos grands-mamans les glissaient sous leur matelas pour soulager crampes et courbatures.
L’après-midi, la dizaine d’espèces récoltées sert à préparer une pommade vulnéraire, pour soigner les petits maux de la peau. Les visiteurs se font alchimistes, plongeant les végétaux dans de l’huile d’olive et de la cire chaude. Ils emportent chez eux un précieux petit pot. Et rentrent enchantés, dans tous les sens du terme.
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- La primevère: fleur clé qui dit coucou au printemps
Indigestion, la camomille vraie (Matricaria chamomilla): La douceur de cette plante lui confère des effets bénéfiques en cas d’indigestion. Ce sont les capitules, donc les fleurs, qui, utilisés en tisane, calment les douleurs abdominales, les gastrites et les coliques, notamment pour les enfants. Ses propriétés antispasmodiques sont également efficaces contre les tensions nerveuses et l’irritabilité.
ShutterstockFièvre, le saule blanc (salix alba): Astringente, l’écorce de saule blanc contient de la salicine et du tanin, ce qui lui donne un goût amer. Les Assyro-Babyloniens exploitaient déjà ses propriétés fébrifuges, antiseptiques et vulnéraires pour lutter contre les états grippaux et la fièvre. Produit de manière synthétique, l’acide salicylique est l’un des principes actifs les plus utilisés du monde.
ShutterstockRègles douloureuses, l’armoise commune (Artemisia vulgaris): Cousine de l’absinthe, dont elle partage les propriétés digestives et stimulantes, l’armoise commune emprunte son nom latin à la déesse Artémis, ce qui explique qu’on l’associe volontiers aux femmes, dont elle guérit de nombreux maux. Les sommités fleuries et feuilles prises en infusion soulagent les troubles menstruels et les infections urinaires.
ShutterstockToux, le thym commun (Thymus vulgaris): Les Egyptiens auraient déjà utilisé les propriétés antiseptiques du thym pour embaumer leurs morts. Tout comme le thym serpolet, le thym commun possède un pouvoir réchauffant. Il est recommandé sous forme de tisane pour dégager les voies respiratoires. Quand on y ajoute une cuillère de miel, l’effet antitussif est remarquable.
ShutterstockInsomnie, la valériane (Valeriana officinalis): Les troubles du sommeil sont souvent liés à un stress. L’une des plantes les plus efficaces pour calmer et aider à l’endormissement est la valériane, dont la racine possède un pouvoir sédatif. Bien qu’il existe des médicaments à base de valériane, il est possible de la consommer en tisane ou en teinture mère.
ShutterstockDéprime, le millepertuis (Hypericum perforatum): Puissant antidépresseur, le millepertuis est efficace en cas de troubles nerveux. Antiseptique, l’huile rouge obtenue après macération des sommités fleuries cicatrise plaies et brûlures et soulage crampes et névralgies par voie externe. Par voie interne, elle calme les brûlures d’estomac et les ulcères gastriques, mais prudence en cas de prise de médicaments.
ShutterstockTroubles de la concentration, le romarin (Rosmarinus officinalis): Dans la Grèce antique, les étudiants brûlaient du romarin en période d’examens. Ses propriétés toniques et stimulantes sont aujourd’hui reconnues pour favoriser la concentration. Non seulement il soulage les migraines, mais il permet aussi d’améliorer la mémoire en optimisant la circulation cérébrale. A utiliser de préférence sous forme d’huile essentielle.
ShutterstockContusions, la consoude (Symphytum officinale): Le nom latin symphytum signifie en grec «réunir». Le nom vulgaire, consoude, vient, lui, du latin consolida, pour «consolider». Pour ses vertus, la consoude est employée depuis longtemps pour réparer fractures, entorses et contusions. C’est sa racine, qui contient des mucilages et des tanins, qui est la plupart du temps utilisée sous forme de baume.
ShutterstockPsoriasis, la pensée sauvage (Viola tricolor): Le psoriasis a tendance à apparaître en phase de stress. Il est possible d’avoir recours à différentes plantes pour drainer son terrain et favoriser un renforcement de son système. La pensée sauvage en tisane ou en teinture mère va permettre un traitement de fond au niveau de la peau, grâce à ses propriétés dépuratives, toniques et sudorifiques.
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