Olivier Carrel, le brasseur des voisins

Olivier Carrel se dit souvent qu’il faudrait qu’il se décide à avoir un seul «métier». Il faut dire que, à 50 ans, il cumule toujours les passions. Après une formation de cuisinier, il se tourne vers la scène. Depuis une vingtaine d’années, il enchaîne les rôles comme comédien marionnettiste, voix off, plus quelques apparitions dans des séries TV et des publicités. Plus récemment, il s’est aussi lancé dans la photo. C’est à Lausanne qu’il pose ses malles en 2014, dans une ancienne écurie attenante à l’un des immeubles bourgeois de l’avenue des Alpes. Il se lie alors d’amitié avec un voisin qui lui propose d’installer des ruches dans le jardin. Finalement, point de butineuses, ils décident de brasser de la bière dans l’atelier. 

A l’époque, Olivier travaille au Théâtre des marionnettes de Genève, dont le scénographe est lui-même brasseur à ses heures perdues. Le comédien passe huit jours avec lui dans sa maison du sud de la France pour apprendre les bases. On est en 2017. Olivier se souvient des débuts expérimentaux de ce qui devient officiellement, après quelques travaux de réaménagement de la cave, la Brasserie des Alpes.

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En 2020, la crise du covid frappe de plein fouet le milieu de la culture; tous les projets et engagements du comédien sont à l’arrêt. Alors il brasse un peu plus et continue ses expérimentations pour spécialiser la pico-brasserie dans les «SMaSH beers» – un acronyme qui signifie «Single Malt and Single Hop» et désigne des bières n’utilisant qu’un seul type de malt et un seul type de houblon. Durant cette période difficile, il ressent plus que jamais le soutien du voisinage. Les gens passent régulièrement acheter des bières, que l’on trouve aussi dans quelques petites épiceries locales. Olivier travaille aujourd’hui partiellement pour le Théâtre de marionnettes de Lausanne.

Et avec quelque 3000 bouteilles par an pour 11 sortes de bières, la production de la Brasserie des Alpes a vocation à demeurer confidentielle. Pour lui, cette activité très accessoire est une passion plutôt qu’une profession. Etre «le brasseur des voisins», ça lui suffit! 

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