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L'éditorial

Parce qu’il faut continuer le boulot

A l'occasion de la Journée internationale des femmes, Albertine Bourget explique pourquoi il faut poursuivre inlassablement le combat pour l'égalité.

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Maman en télétravail.

CHRISTIAN BEUTLER

«Encore les femmes!» m’a lâché un collègue qui trouvait qu’un numéro spécial pour la Journée internationale du 8 mars, c’était vraiment trop. «Le droit de vote, c’était il y a cinquante ans!» Comprendre, il y a une éternité. Comment lui dire, et te dire, à toi lecteur masculin, que cinquante ans, c’était hier? Comment lui, te faire comprendre (d’un sourire) que se, nous, vous mettre en avant reste encore et toujours nécessaire en 2021? Les femmes d’aujourd’hui, celles d’hier que l’histoire officielle a oubliées et que les nouvelles générations veulent remettre à l’honneur, ou celles qui mériteraient d’être plus souvent dans la lumière?

Car s’il y a celles qui se distinguent et auxquelles nous avons voulu rendre un hommage joyeux tout au long des pages qui suivent, il y a aussi et surtout toutes celles qui se battent tous les jours et ne sont pas suffisamment mises en avant. L’oncologue Solange Peters évoque ces infirmières qu’on a arrêté d’applaudir, ces nettoyeuses de l’ombre, ces mères qui jonglent entre le casse-tête de la garde des enfants, le soin non rémunéré aux proches malades et les horaires de travail. A ceux qui disent que ça suffit: savez-vous combien la crise occasionnée par la pandémie a fait reculer les avancées récentes? Dans le monde – 470 000 Italiennes et 4,5 millions d’Américaines ont perdu leur emploi depuis le début de la pandémie – mais aussi en Suisse: «La charge de travail supplémentaire engendrée par la garde des enfants et l’enseignement à domicile a pesé plus lourdement sur les femmes que sur les hommes», a résumé une étude mandatée par le Bureau fédéral de l’égalité. Et la faîtière Travail.Suisse de rappeler que la crise, en exacerbant l’inégalité des conditions de travail entre les deux sexes, a fait des femmes «les grandes perdantes de la crise».

Alors quoi, toutes victimes? Evidemment non! Mais les avancées de ces dernières années et le recul induit par la pandémie doivent nous motiver plus que jamais. Et du boulot, il y en a. Pour une meilleure reconnaissance de postes moins prestigieux mais tout aussi nécessaires pour faire tourner le pays que chercheuse ou conseillère d’Etat. Pour davantage de places de crèche (moins chères, c’est possible?) Pour que, enfin, enfin, cette Journée internationale des droits des femmes ne soit plus qu’une date à jeter aux oubliettes.

>> Lire aussi le portrait de 18 Romandes qui brillent

Par Albertine Bourget publié le 4 mars 2021 - 09:00