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L'édito

Urgence climatique: agir ou subir, il faut choisir

Rivières asséchées, bétail assoiffé, fonte accélérée des glaciers: les vagues de chaleur exceptionnelles que nous traversons depuis plusieurs semaines interpellent et ont des conséquences concrètes sur nos quotidiens. Face à cette situation inédite, il est l'heure de prendre la mesure des avertissements émis par le monde scientifique, et de passer à l'action. Mais comment agir? Réponse dans «L'illustré» qui a rencontré des maraîchers, des éleveurs, des pêcheurs, des scientifiques qui mettent tout en oeuvre afin de limiter les effets de la sécheresse.

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epa10077990 A Navigation Boat on the Lake of Brenets (French: Navigation sur le lac des Brenets) is trapped in the mud on the dried-out shore of the Brenet Lake (French: Lac des Brenets), part of the Doubs river, a natural border between eastern France and western Switzerland, 18 July 2022. The Swiss federal government increased the heat danger level to Level 3 out of 4 for almost all of Switzerland as authorities expect temperatures to rise up to 37 degrees Celsius in the coming days.  EPA/ANTHONY ANEX

Le Lac des Brenets, frontière naturelle entre le canton de Neuchâtel et la France. Photo prise le 18 juillet 2022.

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Christian Rappaz, journaliste
Christian Rappaz

Des maraîchers, des éleveurs, des pêcheurs, des scientifiques, des vignerons et des spécialistes de l’eau. Des directeurs d’offices aussi, dont le quotidien est de s’enquérir de l’état de nos rivières, de nos champs, de nos troupeaux. C’est l’éventail de personnalités que nous avons consulté pour réaliser le dossier consacré à la sécheresse que vous découvrirez dans ce numéro. Tous sont d’accord sur deux points. Un, la sécheresse persistante et les chaleurs exceptionnelles que nous subissons depuis plusieurs semaines interpellent et inquiètent et, deux, face à cette situation pratiquement unique depuis le début des mesures systématiques des températures et des précipitations en Suisse, en 1864, l’heure n’est plus à subir et à provoquer, mais à réagir et à réparer.

Même si, en off, certains nous ont avoué ressentir un abattement proche de la capitulation, tous adhèrent au constat que nos comportements, comprenez nos excès, ont fini par embrouiller le climat et dégrader nos écosystèmes. Finies les voix discordantes et les railleries lancées dans de grandes envolées de scepticisme à l’adresse des scientifiques du GIEC, en réponse à leurs alertes rouges. «Cette fois, c’est du sérieux!» confessent-ils en chœur.

D’ailleurs, si à quelque chose malheur est bon, on dira que le fléau en cours a le mérite de réveiller nos consciences. Comme l’invasion de l’Ukraine nous a convaincus de la fragilité de nos ressources énergétiques et de l’urgence à garantir leur sécurité, la sécheresse de 2022 nous convainc qu’il est temps de passer à l’action. La bonne nouvelle, c’est que, entre agir et se lamenter, nos interlocuteurs ont choisi. Et comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, l’espoir est à la hauteur du défi. Même cinquante ans après les premiers rapports faisant état d’une inquiétante fonte des glaces polaires, même soixante-cinq ans après le discours d’Albert Camus à l’occasion de la remise de son Prix Nobel de littérature. «Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.» Mettons-nous tous au boulot!

>> Découvrez notre grand dossier dans le numéro de cette semaine (5frs en kiosque ou directement sur vos écrans).

Par Christian Rappaz publié le 10 août 2022 - 08:52