The Rolling Stones
Un album pour défier le temps
«Time is on my side»: en 1964, les Rolling Stones s’approprient ce titre signé Norman Meade. Reprise miraculeuse. Tube immédiat. Eternel. «Le temps joue en ma faveur.» Refrain prophétique.
Plus de soixante ans après leur création, les Stones sont toujours là. Ils sont juste un de moins depuis que leur batteur Charlie Watts a filé à l’anglaise en août 2021. Coup dur. Mick Jagger et Keith Richards, entrés dans leur 80e année, le gamin Ron Wood (75 ans) en embuscade, (se) bougent encore. Ils trépignent même, pressés de présenter cet été leur 23e album studio, un disque constitué de chansons inédites – le premier depuis «A Bigger Bang» (2005). Un événement. Les Stones auront ainsi sorti des albums sept décennies durant. Record. Vertige. «Le retour en studio s’est amorcé il y a deux ans», confie Ron Wood au tabloïd britannique «The Sun». Le métronomique Charlie Watts y a donc participé avant d’être remplacé par Steve Jordan. Enregistré aux Electric Lady Studios, à New York, l’album a été finalisé à L.A. à la fin de 2022. Et comme la bande à Mick ignore le sens du mot «repos», une énième tournée mondiale, sauts de cabri, déhanchements et langue bien pendue inclus dans le prix des billets, est déjà envisagée.
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Milla
Une chanteuse prête à éclore
«Ma rencontre avec Marc [Aymon] m’a révélé que la musique, que j’envisageais comme un univers atroce [!] au point de préférer garder mes chansons pour moi, pouvait se pratiquer autrement. Pour donner, j’ai besoin qu’on me pousse. Marc l’a senti. Il m’a offert sa première partie en tournée. Ça m’a donné confiance.» Révélation du projet «Glaneurs, trésors éternels», Milla (Besson, au civil), artiste polyvalente de 22 ans, a grandi à Martigny. Elle enregistre à Paris, avec l’appui de Jérémie Kisling, autre glaneur, son premier EP, qu’elle espère sortir à la fin de 2023. Il sera précédé ce printemps d’un single et d’un clip. L’occasion d’apprivoiser la secrète Milla, sa voix si suave au naturel qui se gorge d’émotion en chantant.
Amoureuse «des mots et de la poésie qui s’en dégage», comme le regretté Christophe qu’elle a beaucoup écouté, Milla arrive sur la pointe des pieds. Ses atouts? Une vraie signature vocale et ses propres textes, que Jérémie Kisling l’aide à fignoler. Le 1er avril au Port Franc, à Sion, elle ouvrira le concert d’Aliose. «Je serai seule sur scène à défendre mes chansons. Cela me fait peur et, en même temps, j’ai hâte», confie-t-elle sincère.
Milla ne précipite rien. Soulignant être dépourvue encore «d’image qui soit posée pour les gens», elle dit son envie d’élaborer avec soin une identité musicale et visuelle qui lui soit propre. Joli défi.
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Margot Robbie
Barbie propulsée dans la vraie vie
La poupée Barbie ne pouvait rester éternellement dans sa boîte. Grâce à Margot Robbie («Il était une fois à Hollywood»), Mattel lui donne forme humaine. Ryan Gosling devient Ken. Le film sortira le 21 juillet. A la réalisation: Greta Gerwig, cinéaste féministe, qui a coécrit le scénario. La trame? Jugée imparfaite, ostracisée, Barbie est envoyée dans le monde réel où, devenue humaine, elle se confronte à la (dure) réalité. L’idée de personnages de fiction projetés dans le réel n’est pas nouvelle, les costumes flashy sont inédits. Avec 12 millions de dollars de cachet, comme Ryan Gosling, Margot Robbie devient l’actrice la mieux payée de Hollywood. Parité rare, certes, mais une misère face aux 100 millions touchés par Tom Cruise pour «Top Gun: Maverick».
Sam Smith
L’innocence perdue, la voix préservéeSon concert au Montreux Jazz Lab, en juillet 2015, fut un moment de grâce. Il avait 23 ans. Sa voix délicate et aérienne enroba ce soir-là le jeune public, conquis, d’un coulis de framboises un peu kitsch, mais exquis. Touchant. Depuis, Sam Smith a conquis la planète avec ses tubes: «Stay with Me», «Like I Can», «How Do You Sleep?», etc. Les ballades romantiques l’ont fait roi. En 2022, son duo avec Kim Petras sur «Unholy» annonçait «Gloria», son quatrième album, qui arrive le 27 janvier. Sur la pochette, l’artiste anglais, non-binaire et vulnérable, a perdu ses airs de poupon et sa naïveté. Il apparaît cheveux décolorés, portant une boucle en forme d’ancre à l’oreille et, à l’épaule, le tatouage d’un baiser masculin. Il sera le 16 mai au Hallenstadion, à Zurich.
Harrison Ford
Infatigable Indiana Jones
Un chapeau, un fouet: Indiana Jones! A 80 piges, l’inusable Harrison Ford revient pour la cinquième fois en archéologue aventurier. Grâce au numérique, il retrouve même au prologue ses traits juvéniles et... les nazis. Poursuites, cascades, humour: «Indiana Jones et le cadran de la destinée», signé James Mangold («Walk the Line», «Logan»), débarque le 28 juin. L’action se déroule dans les années 1960. En toile de fond: la course à l'espace opposant Ricains et Soviets. Phoebe Waller-Bridge, Mads Mikkelsen et Antonio Banderas (!) sont de la partie. On ne se lasse pas de rappeler que, avant de croiser le jeune George Lucas sur un chantier en 1972, Harrison Ford, «ex-roadie» du groupe The Doors, ignoré par Hollywood, travaillait à 28 ans encore comme charpentier.
Valérie Martinez et Zep
Objectif Lune pour le duo genevois The Woohoo
Automne 2020, la chanteuse genevoise Valérie Martinez et le père de Titeuf se rencontrent. Coup de foudre artistique et passionnel. Elle, c’est le feu: une voix au grain unique, éraillé. Lui, guitariste nourri au hard rock, fan de Dylan, s’embrase. Chacun a déjà ébauché d’innombrables chansons. Trop. Un tri s’impose. Mark Daumail, chanteur du groupe français Cocoon et producteur (Vanessa Paradis, Julien Doré, etc.), va les y aider. «Automatic Songs from the Moon», leur premier album, est prévu pour l’automne chez YumYum, après un EP et plusieurs singles ce printemps. Déjà disponibles, les titres pop-folk «Good Day» et «Baby Please» font plaisir. «Il nous fallait un nom, un vrai, confie Zep. Martinez & Zep, c’était pas terrible. Mi-décembre, on a fini par trouver: The Woohoo.» Le duo suivra Cocoon sur les routes. L’année 2023 marquera par ailleurs les 30 ans de Titeuf, avec deux albums prévus. Zep va turbiner.
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Peter Gabriel
Le retour inespéré de l’ange Gabriel
On le croyait fini. Accaparé par son studio, Real World, producteur marginal ou militant d’Amnesty assumé. Sa voix absolument unique nous manquait. Peter Gabriel revient! Son batteur, Manu Katché, a gratifié «L’illustré» de ce scoop en juin dernier. Artiste d’avant-garde, multi-instrumentiste, celui qui fut le premier chanteur du groupe Genesis a enregistré un nouvel album intitulé «I/O», son premier opus solo depuis l’introspectif «Up» (2002). Peter Gabriel ne s’est plus produit en live depuis 2014! A 72 ans, ce défenseur acharné des droits de l’homme et de la planète repart au charbon entouré des fidèles Manu Katché, Tony Levin (basse) et David Rhodes (guitare). Il a eu l’élégance d’attendre que la tournée d’adieu de Genesis se termine. Zurich l’accueillera le 8 juin.
Cillian Murphy et Emily Blunt
Christopher Nolan joue avec la bombe
Oppenheimer, ça vous parle? Il n’était ni compositeur, ni philosophe... mais peut-être aurait-il mieux valu? Le physicien américain J. Robert Oppenheimer, directeur du projet Manhattan en 1943, est le père de la bombe atomique. Celle qui pulvérisera les villes de Hiroshima et de Nagasaki au Japon en août 1945. C’est le destin singulier de ce savant qui a changé le monde que Christopher Nolan («Inception», «Tenet») raconte dans «Oppenheimer», son 12e film, en salle le 19 juillet. L’acteur irlandais Cillian Murphy, révélé par la série «Peaky Blinders», met son ambiguïté au service du rôle. A ses côtés: Emily Blunt, Robert Downey Jr., Matt Damon, Florence Pugh, Gary Oldman, etc. Pour ce film événement tourné en noir et blanc et en couleur, Nolan a reproduit, sans trucages, le test Trinity, du nom de code du premier essai américain d'une arme nucléaire au Nouveau-Mexique, en 1945. Fou.
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