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Leur profession suscite souvent l’étonnement. Peut-on vivre de l’art en Suisse? Ces jeunes artistes le prouvent. Ils ont moins de 30 ans et travaillent à temps plein dans les milieux de la peinture, de la performance, du cinéma et de la musique. Portrait de Cyrielle Formaz, chanteuse et guitariste sédunoise de 28 ans.
Sandrine Spycher
La chanteuse et guitariste Cyrielle Formaz travaille dans son «home studio», chez elle, à Sion.
Bertrand ReySur une échelle financière, où se situe Cyrielle Formaz? «Très pauvre!» lance-t-elle en éclatant de rire. La chanteuse et guitariste de 28 ans exerce son métier depuis 2017, moment où le canton du Valais lui octroie une bourse MusiquePro. Avec 15 000 francs par année pendant trois ans, la musicienne a de quoi lancer sa carrière. «J’ai dû faire de petits sacrifices pour me permettre de faire ce que j’aime le plus au monde.»
Après des études de lettres à l’Université de Lausanne avortées au bout de six mois, la chanteuse travaille sa musique. Se cherchant toujours, elle se lance ensuite dans un bachelor en illustration à Bruxelles. «J’étais heureuse avec ma musique, mais j’avais ce stress de me dire que je n’avais pas de formation. Les études me semblaient un moyen d’avoir de la stabilité.» Cette seconde tentative n’aboutira pas non plus et Cyrielle Formaz rejoint le label bâlois Radicalis Music en 2017: «Leur objectif était que je puisse vivre de ma musique, pas que je devienne milliardaire.» Elle enchaîne les concerts, puis est brusquement arrêtée par la pandémie. La chanteuse réfléchit à un moyen d’équilibrer ses finances. «Ce que j’aime le plus, c’est la création, le travail en studio. Alors j’ai commencé à proposer un service de production et d’arrangements à d’autres musiciens.»
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Aujourd’hui, en plus de ses droits d’auteur, de la production et des concerts, l’artiste s’est créé un profil sur la plateforme de mécénat Patreon, où tout un chacun peut la soutenir à travers un système d’abonnement mensuel. «La difficulté, c’est de se projeter, car les rentrées d’argent peuvent être très variables d’un mois à l’autre.» Travaillant dans son «home studio», Cyrielle Formaz n’imagine pourtant pas faire autre chose. «Je suis tellement heureuse!»
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