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L'édito

Et si on écoutait les arbres?

Nous devons composer, qu'on le veuille ou non, avec une thématique importante: le dérèglement climatique. Si, aujourd'hui, il paraît plus compliqué que jamais de trouver un consensus sur ce sujet, l'ingénieur forestier Ernst Zürcher nous montre ce que la nature peut apporter comme solution. Nous ne sommes peut-être pas capable de nous écouter entre nous, mais l'environnement, lui, nous apporte des clefs qu'il serait fou de ne pas saisir. Editorial.

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dérèglement climatique

2022 fut l’été des grandes chaleurs, de la sécheresse et des feux de forêt.

Dukas
Stéphane Benoit-Godet, rédacteur en chef
Stéphane Benoit-Godet

Nous sommes de faibles humains et, à ce titre, nous avons besoin d’une perspective. Alors que le dérèglement climatique s’impose dans nos agendas – et que même les plus sceptiques doivent apprendre à composer avec –, nous détestons nous retrouver face à un mur. C’est pourtant bien là où nous en sommes. La pandémie et le ralentissement qui s’est ensuivi ont fait prendre conscience à beaucoup que notre activité avait un impact direct sur les cycles de la nature. Au printemps 2020, le confinement a même modifié la rotation de la Terre, un signal fort s’il en est!

Nous avons vécu en 2022 l’été des grandes chaleurs, de la sécheresse, des feux de forêt. Toutes les crises du monde nous ramènent au fait écologique et au dérèglement que l’activité humaine a généré. Mais malgré les rapports d’experts et les émissions et numéros spéciaux des médias sur le sujet, rien ne paraît permettre une prise de conscience capable de mettre en marche la grande majorité de l’opinion publique.

>> Lire aussi: «C’est aussi bon pour le climat de rester chez soi»

C’est une tendance lourde dans la psychologie humaine: quand un problème survient, on préfère souvent l’éviter plutôt que de l’affronter. C’est une propension récente dans la formation des opinions, notre époque a inventé la bête à deux dos. En effet, les débats se trouvent désormais tellement polarisés que nous ne nous parlons plus face à face mais dos à dos, chacun restant plongé dans l’écran de son smartphone pour mieux invectiver l’autre. Désormais, nous avons tous une opinion sur tout et, que l’on soit un jeune woke ou un vieux conservateur (pour caricaturer), plus personne n’écoute son voisin. Difficile dans ces conditions de trouver un consensus qui permettrait d’installer les conditions d’un monde plus respectueux de l’environnement.

Il nous faut donc une perspective. C’est l’apport dans le débat d’une personnalité comme Ernst Zürcher. L’ingénieur forestier a la compétence technique pour nous rappeler ce que la nature est en mesure d’apporter comme solution. L’écrivain a, lui, conservé la part de magie qui permet de s’ouvrir à des territoires encore non maîtrisés par la science. S’inspirer de notre environnement ne va peut-être pas tout résoudre. Mais nous serions fous de ne pas écouter la Terre, qui a mis des milliards d’années à mettre au point un écosystème cohérent alors que nous avons tout cassé en moins de trois cents ans d’industrialisation.

>> Découvrez notre grand dossier dans le numéro de cette semaine (5frs en kiosque ou directement sur vos écrans).

Par Stéphane Benoit-Godet publié le 8 septembre 2022 - 08:17