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Dossier santé

Jeûne intermittent: démêler le vrai du faux

De plus en plus plébiscité, le jeûne intermittent consiste à ne pas manger ni boire de boissons contenant des calories pendant des périodes prédéfinies sur un cycle de vingt-quatre heures ou certains jours de la semaine ou du mois. Tour d’horizon de quelques-unes des idées reçues sur le sujet avec le Dr Tinh-Hai Collet, médecin adjoint à l’unité de nutrition des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

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Jeûne

De plus en plus plébiscité, le jeûne intermittent consiste à ne pas manger ni boire de boissons contenant des calories pendant des périodes prédéfinies sur un cycle de vingt-quatre heures ou certains jours de la semaine ou du mois.

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1. Il existe une multitude de variantes différentes:

VRAI

Jeûne périodique (ni nourriture ni boisson calorique un ou deux jours par semaine), jeûne à jour alterné (un jour sur deux) ou encore jeûne intermittent à heures fixes (par exemple seize heures de jeûne par vingt-quatre heures), les variantes sont nombreuses. Dans la pratique, il semble que le jeûne intermittent à heures fixes convienne mieux à la plupart des personnes, mais mieux vaut choisir la forme selon ses propres préférences et l’organisation de sa journée.

2. Les vertus du jeûne sont bien connues:

FAUX

Perte de poids, rééquilibrage du rythme biologique, amélioration des capacités cognitives, meilleure gestion du stress: les motivations des adeptes du jeûne intermittent sont nombreuses. Mais du côté de la recherche, les résultats sont encore timides. Plusieurs études ont par exemple confirmé une perte de poids (1 à 3 kg selon plusieurs d’entre elles), mais celle-ci pourrait s’accompagner de quelques dérèglements physiologiques, en lien par exemple avec la sécrétion d’insuline, et des troubles gastro-intestinaux. Des données qui restent à confirmer.

3. Il existe des recommandations médicales précises:

FAUX

Faut-il opter pour des périodes de jeûne de huit, douze heures ou plus par cycle de vingt-quatre heures? Cesser de manger un jour sur deux? A ce jour, les études menées à travers le monde sont trop limitées par leur taille et la durée des suivis pour aboutir à des recommandations claires. De plus, tout porte à croire que les recettes sont éminemment individuelles. Et pour cause d’une multitude de paramètres personnels, tels qu’horloges internes, horaires de prises alimentaires ou encore quantités et types de nourriture consommée. L’idéal: pouvoir échanger avec son médecin avant de se lancer, commencer par des périodes de jeûne limitées, puis ajuster selon sa tolérance.


«Le jeûne intermittent s’est imposé à moi comme une évidence»

Frédéric, 45 ans, assistant de direction

De nature épicurienne, aimant faire la fête et bien manger, Frédéric ne s’inquiète pas trop du poids qu’il prend au fil du temps. Jusqu’à la barre des 100 kilos, qu’il franchit quelques mois après avoir arrêté de fumer. Début 2020, il décide de prendre les choses en main et adopte le jeûne intermittent. Une révélation.

Le jeûne intermittent s’est imposé à moi comme une évidence et pourtant je n’avais rien prémédité. Tout a commencé par un concours de circonstances il y a deux ans. J’étais alors dans une période de congé qui n’était pas prévue, puis la vague de covid et le premier confinement sont arrivés. Pour moi qui menais jusque-là une vie bien remplie – des journées chargées au bureau, des sorties presque tous les soirs –, cette période a été assez déroutante. Rapidement, j’ai eu besoin d’un projet et je me suis demandé ce que je pouvais changer dans ma vie.

Spontanément, je me suis tourné vers moi-même. Les kilos que j’avais pris depuis une dizaine d’années ne me gênaient pas plus que ça, mais j’aspirais à autre chose. Et lorsque l’on dépasse la barre fatidique des 100 kilos, le regard des autres peut être pesant. Alors je me suis dit que ce moment de «pause» était l’occasion de nouvelles résolutions. Du jour au lendemain, j’ai mis en place deux changements: le jeûne intermittent, en ne faisant plus qu’un repas par jour (le soir), et une heure quotidienne de sport grâce à un vélo d’appartement acheté dans la foulée. En quelques mois, j’ai perdu 20 kilos.

Le sport m’aide, c’est certain, je me sens plus énergique, en meilleure santé. Mais je suis convaincu que ce qui a surtout joué sur la balance, c’est le jeûne intermittent. Il ne m’a fallu que quelques jours pour m’habituer et depuis, c’est le jour et la nuit: je n’ai pas faim la journée, pas de coup de fatigue, comme si mon corps avait trouvé son équilibre. Et mes résultats médicaux le confirment: je n’ai plus d’hypertension et mon excès de cholestérol s’est dissipé.

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Par Laetitia Grimaldi publié le 21 avril 2022 - 09:14