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Les tenniswomen Belinda Bencic et Jil Teichmann, liées par leur passion commune

Elles ont toutes deux 25 ans, font partie de l’élite du tennis mondial et sont amoureuses des animaux. Belinda Bencic et Jil Teichmann racontent leur passion pour les chiens, leur amitié et leur vie rythmée par les voyages.

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Belinda Bencic et Jil Teichmann

Leurs chiens chassent la balle de tennis avec entrain et habileté, tout comme leurs maîtresses. Jil Teichmann (à g.) avec Freddy (devant) et Belinda Bencic avec sa chienne, Paula, à Font (FR), au bord du lac de Neuchâtel.

Anoush Abrar

Belinda Bencic vient de Bratislava et s’en va au Ladies Open de Lausanne, Jil Teichmann arrive de la maison de ses parents, à Zoug, avant de gagner Barcelone, où elle s’entraîne. La petite plage de Font (FR) est donc un bon compromis pour une séance photo commune. «C’est cool qu’on puisse se voir en dehors d’un tournoi, pour une fois», se réjouit Belinda. «Et qu’on fasse des photos habillées autrement qu’en rouge et blanc», souligne Jil, en se référant à l’uniforme pour la Fed Cup. Quand elles papotent, difficile de comprendre quoi que ce soit de l’extérieur avec leurs private jokes, leurs reparties et parfois quelques messes basses. Le lien qui les unit n’a rien à voir avec de la camaraderie forcée ou de la politesse: c’est de l’amitié, de la vraie. «On s’est tout de suite trouvées», confie Belinda. «On est toutes les deux un peu folles», explique Jil. Les deux jeunes femmes ont des points communs: elles ont 25 ans, font partie du top 25 mondial et possèdent des chiens – qu’elles ont amenés aujourd’hui. Belinda et son copain et entraîneur, Martin Hromkovic, ont adopté Paula, une chienne bâtarde de 2 ans et demi, pendant la pandémie. Quant à Freddy, également bâtard, il a intégré la famille Teichmann il y a plus de onze ans.

Belinda Bencic et Jil Teichmann

Belinda Bencic et Jil Teichmann sont très complémentaires au sport comme dans la vie. 

Anoush Abrar

- Est-ce que vous avez adopté des chiens car votre vie sur le circuit engendre de la solitude?
- Jil Teichmann (J.T.):
Non, rien à voir. D’ailleurs, les chiens ne voyagent pas avec moi, ils restent avec mes parents.
- Belinda Bencic (B.B): Pareil pour moi. Les voyages en avion seraient trop stressants, je ne pourrais pas faire cela à Paula. Lorsque nous sommes en déplacement, le père de mon copain, retraité, s’occupe d’elle.
- J.T.: J’ai toujours eu une connexion avec les animaux, cela vient de la famille. Ma mère a grandi dans une ferme.
- B.B.: Mes grands-parents aussi!
- J.T.: Mon père a toujours eu des chiens. Quand j’étais petite, en revanche, nous n’avions pas de chien. Mes parents trouvaient que cela n’avait pas de sens dans une grande ville (Jil a grandi à Barcelone, ndlr). Lorsque nous avons déménagé en Suisse, nous avons adopté Freddy. Et récemment, il y a environ six mois, un setter anglais appelé Boss.
- B.B.: Chez nous, c’était pareil. Mon frère et moi avons toujours voulu un chien, mais nos parents ont longtemps été contre, car nous étions souvent sur les routes pour le tennis. Nous avons d’abord eu un chat, puis un poisson rouge (rires).
- J.T.: Ah, c’est dingue! Nous, c’étaient des oiseaux!

- Depuis quand êtes-vous amies?
- J.T.: C’est aux Championnats d’Europe, dans l’équipe U14, que l’on a vraiment fait connaissance, non?
- B.B.: Je crois que c’était même en U12.
- J.T.: C’était super cool. Nous sommes parties en voiture ensemble en Slovénie. Nous avons dû passer dix heures l’une à côté de l’autre et nous avons papoté de la première à la dernière minute sans interruption.

- Si vous deviez vous décrire mutuellement…
- B.B.: Elle est le petit diable et moi le petit ange (rires).
- J.T.: N’importe quoi! Mais tu as raison, nous sommes très différentes. C’est sûrement ce qui caractérise notre amitié.

Belinda Bencic et Jil Teichmann

Détendues dès qu’elles se retrouvent, les deux jeunes femmes profitent pleinement de leur amitié et de leur vie de professionnelles du tennis.

Anoush Abrar

- A quel point êtes-vous différentes?
- B.B.: Pas forcément sur le plan de la personnalité, mais plutôt par rapport à nos modes de vie. En dehors des courts, nous avons un rythme très différent. Quand je parle de ma soirée, je veux dire à partir de 18 heures, alors que, pour Jil, c’est 23 heures.
- J.T.: Tu es en couple depuis des années, cela fait une différence. J’aime sortir avec mes collègues de temps en temps et, bien sûr, aussi dans le cadre du tennis. Mais pour répondre au sujet de Belinda: c’est une personne incroyable, très ouverte et communicative, qui peut aussi être sérieuse.
- B.B.: Tu veux dire dramatique (rires)?
- J.T.: Dans le bon sens! Je l’admire dans beaucoup de domaines. Tout ce qu’elle a déjà accompli et vécu m’impressionne.
- B.B.: Jil est très spontanée, ouverte et positive. Son énergie positive est communicative. Elle est très ambitieuse et travaille dur.

Belinda Bencic et Jil Teichmann

Après leur rencontre au bord du lac de Neuchâtel, Jil Teichmann et Belinda Bencic sont reparties chacune de leur côté sur des tournois dans le monde entier. Quant à leurs chiens, ils restent en Suisse et en Slovaquie, dans leurs familles.

Anoush Abrar

- En tennis, quelles sont les aptitudes de l’autre que vous aimeriez posséder?
- B.B.: J’aimerais bien être gauchère et avoir ses effets, sa mobilité et sa rapidité.
- J.T.: J’aimerais bien avoir ton timing.
- B.B.: Nous formons la joueuse idéale!

- Vous voyez-vous souvent?
- J.T.: Si nous sommes au même endroit, nous essayons d’organiser un dîner entre filles.

- Parlez-vous surtout de tennis?
- J.T.: Tu te rappelles à Roland-Garros? Un jour, dans le vestiaire, j’avais besoin qu’on me remonte le moral et le lendemain, c’est moi qui t’ai motivée. Nous n’avons aucun tabou.

Belinda Bencic et Jil Teichmann

Après leur rencontre au bord du lac de Neuchâtel, Jil Teichmann et Belinda Bencic sont reparties chacune de leur côté sur des tournois dans le monde entier. Quant à leurs chiens, ils restent en Suisse et en Slovaquie, dans leurs familles.

Anoush Abrar

- Difficile d’être amie avec une concurrente?
- J.T.: Pendant le match, je fais abstraction de notre relation en privé. Je ne vois que la joueuse et le jeu.
- B.B.: Moi aussi. On apprend dès l’enfance à faire la part des choses. C’était déjà le cas petites: on joue d’abord les uns contre les autres sur le court, puis ensemble sur la place de jeu.
- J.T.: Mais c’est vrai qu’à la fin, il y a une gagnante et une perdante. Quand on se tape dans la main au-dessus du filet, cela nous touche plus quand c’est quelqu’un qui compte pour nous.

- Quel résultat vous satisferait à l’US Open?
- J.T.: La victoire! (Rires.) Plus sérieusement: bien sûr que je veux gagner autant de matchs que possible, mais je ne suis pas du genre à parler de gagner le tournoi. Pour moi, le plus important est de sortir du court en sachant que j’ai fait tout ce que j’ai pu.
- B.B.: Je trouve aussi que ce serait arrogant de dire que je veux gagner le tournoi.
- J.T.: Il y a 128 joueuses qui veulent gagner. Mais, Belinda, qu’est-ce qu’on fait si on arrive toutes les deux en finale?
- B.B.: Match nul!? (Rires.)

Par Sarah van Berkel publié le 29 août 2022 - 09:04