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Dossier Santé

«Nous manquons de recul face aux potentiels effets indésirables des vaccins»

Le docteur Philippe Saegesser, médecin vaudois, est le porte-drapeau d’un collectif de 700 médecins et professionnels de la santé demandant un moratoire sur les vaccins à ARN messager et à ADN. Explications.

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Séance de vaccination contre le coronavirus en Allemagne, le 11 janvier 2021. Imago images / Penofoto

- Pourquoi chercher à interrompre la campagne de vaccination qui vient de débuter et qui suscite tant d’espoir?

- Philippe Saegesser: Pour une multitude de raisons. En premier lieu, parce que nous estimons que le temps consacré au développement de ces vaccins issus de nouveaux procédés n’a pas été suffisant pour garantir leur sécurité. Des moyens sans précédent ont été mobilisés alors que nous attendons toujours pour le paludisme ou le sida. Cependant, même avec des milliards, on ne peut pas acheter le temps nécessaire à s’assurer que ces produits n’engendreront pas d’effets indésirables graves à moyen ou long terme. Alors que certains y voient de la rapidité, nous percevons cela comme une dangereuse précipitation.

>> Lire l'interview d'Alain Berset: «Aucun compromis avec le vaccin!»

- Demander un moratoire, c’est remettre en question les autorisations accordées par les autorités sanitaires, Swissmedic en l’occurrence, qui assurent avoir évalué le rapport bénéfice/risque avec rigueur…
- Comment peut-on affirmer que le rapport bénéfice/risque est favorable alors que c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que des vaccins à ARN messager (ARNm) sont utilisés? Si ces vaccins sont si sûrs, pourquoi les laboratoires qui les fabriquent ont-ils demandé et obtenu qu’ils soient déchargés de toute responsabilité en cas de problème? N’oubliez pas qu’un vaccin est un traitement préventif contre une infection. La population qui y recourt n’est pas malade. Dès lors, nous pensons qu’eu égard aux questions que ces produits laissent encore ouvertes, il n’est pas licite, ni éthique, de faire prendre des risques alors qu’il existe un potentiel de progrès important pour un traitement donné précocement.

Si ces vaccins sont si sûrs, pourquoi leurs fabricants ont-ils obtenu qu’ils soient déchargés de toute responsabilité en cas de problème?

- La technologie ARN est utilisée avec succès en oncologie, permettant de prolonger de manière importante la vie de personnes atteintes de certains cancers…
- C’est exact et nous nous en réjouissons. Mais dans ce cas, le rapport bénéfice/risque devient favorable. Réaliser un traitement génique sur une personne présumée condamnée ou sur une personne en bonne santé relève d’une approche fondamentalement différente.

- Votre demande vise-t-elle également le vaccin produit par AstraZeneca?
- Absolument. Il ne s’agit pas d’un vaccin à ARNm mais à ADN. Le vecteur permettant de pénétrer dans la cellule est un adénovirus désactivé (par définition à ADN) sur lequel a été insérée une partie du matériel génétique du virus SARS-CoV-2 (virus à ARN) converti en ADN. Corrélé au nombre de personnes vaccinées, cela ouvre le risque potentiel d’émergence de nouveaux virus recombinants.

>> Lire aussi:«Vaccins: les 15 questions que vous vous posez»

- Que leur reprochez-vous précisément à ces vaccins?
- Le manque de recul face à leurs potentiels effets indésirables. Que sait-on des différents types de réactions d’un organisme vacciné se trouvant en présence du virus? Que sait-on de la contagiosité d’une personne vaccinée qui serait porteuse du virus? Quelle est la durée de couverture vaccinale? On ne le sait pas. De plus, une année après le début de cette crise, nous n’avons pas encore cerné avec précision les mécanismes qui entraînent l’évolution de la maladie vers une forme grave. Pour réaliser un antidote sûr et efficace, c’est par là qu’il aurait fallu commencer avant de se lancer dans une course effrénée au vaccin.

- Ce dernier représente pourtant l’espoir de revenir bientôt à une vie normale…
- Nous ne pouvons qu’adhérer à cette perspective. Mais nous remarquons que, hormis les personnes malades, ce n’est pas le virus en tant que tel qui impacte mais les mesures, dont certaines ont des conséquences d’autant plus graves qu’elles n’ont jusqu’ici pas fait la preuve de leur efficacité. A ce stade, nos autorités ne peuvent affirmer que nous serons «libérés». Lorsqu’on mesure les incertitudes auxquelles ces techniques vaccinales nous exposent, il est légitime de se demander si le rapport entre le risque et le bénéfice est bien favorable et si les énormes moyens mis en œuvre ne devraient pas être mieux répartis. Entre la course aux profits et la perspective annoncée du transhumanisme, cela donne le vertige et pose de grandes questions.


Par Rappaz Christian publié le 15 janvier 2021 - 08:27, modifié 18 janvier 2021 - 21:17