7 février:
Le boss l’a fait
La Suisse ne pouvait rêver d’un meilleur scénario: quatre jours avant son 35e anniversaire, Beat Feuz, l’homme aux 13 victoires et 45 podiums en descente de Coupe du monde, décroche l’or dans l’épreuve reine. Il est le quatrième Helvète (après Russi, Zurbriggen et Défago), en 20 éditions, à réussir cet exploit olympique. Le sympathique Bernois a désormais gagné tout ce qu’un spécialiste de la vitesse peut espérer gagner. Mais l’autre vétéran (ou plutôt le doyen) du Cirque blanc a bien failli le priver du titre: le Français Johan Clarey, 41 ans, finit à un dixième seulement du Suisse. Suspense et surtout victoire suisse... Les Jeux de Pékin se sont très vite installés en orbite.
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7 février:
Lara se bronze
Pour Lara Gut-Behrami, le géant devait surtout servir de mise en jambes avant le super-G et la descente. Mais la Tessinoise, grâce à une belle deuxième manche, décroche le bronze derrière la Suédoise Sara Hector et l’Italienne Federica Brignone. La Suissesse multiplie ainsi par deux son palmarès olympique (du bronze déjà en 2014), un palmarès beaucoup trop maigre par rapport à ses 34 victoires en Coupe du monde et à ses huit médailles (dont deux d’or) aux Mondiaux. Mais il lui reste deux courses pour briser la malédiction. Saura-t-elle saisir sa chance?
8 février:
Big bol d’air
Et hop, une médaille de bronze romande! C’est la première fois que la discipline du Big Air à skis est inscrite au programme des Jeux olympiques. Et dans cette épreuve du grand saut, la Fribourgeoise Mathilde Gremaud se classe troisième derrière la Chinoise Eileen Gu et la Française Tess Ledeux, s’offrant ainsi le plus beau des cadeaux le jour même de son 22e anniversaire. Quatre ans après l’argent en slopestyle en Corée, il ne reste plus à la Gruérienne qu’à décrocher l’or justement dans cette discipline dans une semaine. Cela dit, au vu de sa saison difficile, un tel scénario est pratiquement impossible. Mais impossible est-il gruérien?
9 février
Déçue en bien…
Elle est héroïque, Wendy Holdener. En dix ans de Cirque blanc, elle est montée une quarantaine de fois sur le podium en Coupe du monde, mais jamais sur la plus haute marche (hormis deux combinés). La Schwytzoise, au palmarès riche en médailles, continue pourtant de croire à une «vraie» victoire. Ce slalom olympique confirme d’ailleurs cette malédiction: Wendy ne termine qu’à 12 centièmes de l’or, derrière la grande Slovaque Petra Vlhova, qui a pris tous les risques en seconde manche pour l’emporter de justesse devant l’Autrichienne Katharina Liensberger. Excellente performance d’ensemble des Suissesses.
11 février:
Lara se dore enfin
C’est fait! Et même celles et ceux qui ne l’apprécient pas, en raison de son fort caractère notamment, ont certainement dû se réjouir pour elle. Lara Gut-Behrami a gagné ce super-G olympique et comble ainsi ce manque d’or suprême qui ternissait un palmarès étourdissant. Sur ce parcours sans piège, le toucher de neige exceptionnel de la Tessinoise de 30 ans a fait merveille. Elle est désormais classée 9e meilleure skieuse de tous les temps selon l’Alpine Ski Database, la bible statistique du ski alpin. Derrière Vreni Schneider (4e) mais devant Erika Hess (11e). Et Michelle Gisin complète ce triomphe avec le bronze. A la moitié des Jeux, le ski alpin suisse démarre en trombe. Et il reste encore plusieurs bonnes chances de médailles tant chez les femmes que chez les hommes.
>> Lire aussi: Lara Gut-Behrami et Marco Odermatt: la ruée vers l’or blond
11 février:
Tuyau de bronze
Une seule médaille suisse en snowboard, celle de Jan Scherrer en half-pipe. Ce Saint-Gallois de 27 ans a posé une figure qu’il a lui-même inventée, le «Jan Tonic». Seuls le Japonais Hirano Ayumu, qui a posé le premier triple cork de l’histoire des Jeux olympiques dans cette discipline, et l’Australien Scotty James ont devancé le Suisse. En moins d’une semaine, la Suisse comptabilise donc déjà sept médailles. Les records de sept médailles d’or et de 15 médailles au total seront-ils battus grâce aux dernières courses alpines, au skicross, au curling, voire au hockey sur glace? Le suspense est insoutenable.
13 février:
Le génie et les nerfs
Déçu par sa descente et carrément dégoûté par sa sortie de piste en super-G alors que tout était encore possible, Marco Odermatt aurait-il les nerfs pour assumer son statut de favori en géant, après avoir gagné quatre des cinq épreuves cette saison en Coupe du monde? Aux Jeux, ce genre de cas de figure se solde souvent par la victoire d’un outsider. Le jeune Nidwaldien va faire preuve d’un sang-froid phénoménal lors d’une deuxième manche se déroulant sous la neige. Au dernier temps intermédiaire, il n’a plus que 10 centièmes d’avance sur le Slovène Zan Kranjec, qui a fait une seconde manche de folie. On se dit que l’or s’envole quand le jeune Suisse fait encore une erreur de trajectoire dans les dernières portes. Mais non, Marco Odermatt s’impose pour un souffle. La course de ski alpin la plus folle de ces Jeux. La confirmation qu’un skieur d’exception s’est installé au sommet de ce sport.
15 février:
Mathilde au sommet
Après le bronze en Big Air, la Fribourgeoise semblait mal partie pour un deuxième exploit en slopestyle. Une mauvaise chute à l’entraînement, une dernière place de qualifiée… Mais c’est l’état de grâce lors de son deuxième run, presque parfait. Les concurrentes défilent. Personne ne fait mieux. Et c’est finalement l’explosion de joie. A La Roche (FR), c’est le délire. Et Mathilde Gremaud devient la Romande la plus titrée de l’histoire olympique, tous sports confondus, avec une médaille de chaque métal en deux participations. Historique.
15 février:
Gagner l’air de rien
On attendait plutôt Lara Gut-Behrami pour doubler la mise avec cette descente. Mais c’est la Schwytzoise Corinne Suter qui s’impose, à sa manière, en douceur. Sur la piste, cette fantastique glisseuse ne semble pas aller plus vite que les autres. Et dans l’aire d’arrivée, son stoïcisme nous fait douter de sa victoire. Mais l’Italienne Sofia Goggia, héroïque, en tête jusque-là malgré le handicap d’une blessure pas encore totalement guérie, a tout de suite compris et a quitté rageusement son siège de leader provisoire. Corinne Suter était championne du monde, la voici championne olympique. Pas de quoi, pourtant, fanfaronner.
17 février:
Le combiné gagnant
Elles avaient déjà chacune leur médaille de bronze. Elles se sont associées pour décrocher l’or et l’argent dans ce combiné. Mais comme en Corée du Sud il y a quatre ans, c’est de nouveau Michelle Gisin qui monte sur la plus haute marche du podium. Et Wendy Holdener se contente, presque comme d’habitude, de la deuxième place. La Suisse remporte neuf médailles en ski alpin, dont cinq en or, sur 11 courses au programme. Nouveau record à battre.
>> Lire aussi: Michelle Gisin, le visage de la victoire
18 février:
Le doublé vengeur
Fanny Smith venait officiellement de se faire retirer sa médaille de bronze. Ses collègues masculins du skicross suisse l’ont vengée le lendemain en faisant main basse sur l’or et l’argent. Ryan Regez et Alex Fiva ont presque fait une course d’équipe en évitant de s’attaquer et risquer de s’éliminer entre compatriotes. Le Bernois et le Grison permettent à la Suisse de totaliser 14 médailles, dont sept d’or. Un bilan là aussi historique.