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Que faire quand je découvre que mon enfant fume?

De nombreux parents réagissent par le choc, la déception ou la colère lorsqu'ils surprennent leurs enfants en train de fumer un joint. Romina Brunner, spécialiste de la famille, explique en quoi une réaction pondérée est plus efficace.

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des amis fument un joint dans un parc

L'adolescence est une période riche en découvertes et expériences de toutes sortes. Certaines habitudes vont s'ancrer, mais d'autres non.

Shutterstock

Ma fille est en deuxième année au collège et est une étudiante et une fille très consciencieuse. Mais aujourd'hui, j'ai trouvé un joint dans sa chambre. Que dois-je faire? J'ai peur qu'elle devienne dépendante. - Nadine.

Chère Nadine,

Il est tout à fait normal pour les adolescents de tester leurs limites, d'expérimenter et peut-être même d'essayer des choses interdites pendant la puberté, cela fait partie du développement naturel d'un adolescent.

Mais bien sûr, ça c'est la théorie et aucun parent n'est ravi de trouver un joint chez son propre enfant. Mais même si votre fille fume deux ou trois bouffées de haschisch, cela ne signifie pas qu'elle en deviendra dépendante à long terme.

En général, ce sont des problèmes familiaux, psychologiques ou sociaux qui conduisent à une consommation problématique. Voilà pour votre réconfort pour le moment. Néanmoins, je ne veux pas banaliser la situation! Car même si la "consommation d'essai" des adolescents ne conduit pas nécessairement à la dépendance, le tabagisme est associé à un certain risque. Surtout à un âge précoce.

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Les parents doivent discuter des circonstances
Mais chère Nadine, nous ne pouvons que seulement deviner pourquoi vous avez trouvé un joint dans la chambre de votre fille. Je pense que vous ne pouvez pas éviter de parler à votre fille. Peut-être qu'elle ne garde le joint que pour son amie parce qu'elle a peur des représailles de ses parents à elle.

Je recommande vivement de clarifier cette situation par une conversation d'"adulte à adulte". Pourquoi ne pas sortir pour un repas ou une promenade et aborder le sujet? Si j'étais vous, j'exprimerais mes inquiétudes en toute honnêteté, mais je demanderais aussi à ma fille de parler de ses expériences et je lui expliquerais les effets et les risques d'un joint, tout en étant honnête sur ce que j'ai fait moi quand j'avais son âge...

Ce qui est interdit ne devient que plus intéressant
Selon la thérapeute familiale Martina Rissi, la conversation doit être aussi "douce" que possible, car les reproches, les insultes, les menaces ou les injures ont souvent l'effet inverse de celui recherché. "Tout comme les interdictions, qui rendent quelque chose seulement plus intéressant."

Selon la psycholgue Martina Rissi, vous pourriez dire : "J'ai trouvé ce joint quand j'accrochais ta veste. C'est à toi?" Ou vous pouvez formuler vos craintes: "J'ai aussi été jeune autrefois et j'ai essayé des choses. Aujourd'hui, en tant que mère, bien sûr, je vois ça avec des yeux différents. On peut parler?" Une autre suggestion serait: "Écoute, je me sens presque plus à l'aise si tu fais ça à la maison. Je ne te l'interdis pas, mais fumer de l'herbe n'est pas sans danger. Parlons des dangers. Je ne peux pas t'interdire d'essayer, mais je veux que tu connaisses les risques de fumer du cannabis."

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Les adolescents ont droit à leur vie privée
Les parents ne doivent cependant jamais espionner leurs enfants sans raison, fouiller dans leur chambre ou dans leur veste. "Les adolescents ont également le droit à la vie privée. Il n'est donc pas question de fouiller vos enfants simplement parce qu'ils sentent la fumée, par exemple", précise Martina Rissi. "C'est un abus de confiance qui fait plus de mal que de bien !"

Les signaux d'alarme auxquels les parents doivent être attentifs
Chère Nadine, lorsqu'il s'agit de la consommation de produits du tabac ou même d'alcool, la question se pose toujours de savoir quand et pourquoi un jeune consomme le produit. Votre fille fume-t-elle secrètement un joint tous les jours sur le chemin de l'école et essaie-t-elle ainsi de l'oublier? Ou bien elle fume un samedi soir en compagnie de ses amis, ce qui n'entraîne pas nécessairement une dépendance. Toutefois, dès qu'elle présente des troubles du comportement, que sa personnalité change, qu'elle change d'amis ou qu'elle ne va plus régulièrement à l'école, vous devez absolument demander de l'aide et, si nécessaire, contacter un expert en toxicomanie.

Je pense qu'il est important que votre fille connaisse les effets et les risques du haschisch ou d'autres substances psychoactives et qu'elle soit informée des dangers de son comportement de consommation. Elle doit également savoir que de nombreux dealers coupent la drogue, ce qui peut être très dangereux pour l'utilisateur, elle en l'occurence. Dans les grandes villes, il existe des points de contact où la substance peut être testée.

>> Il existe de nombreuses ressources pour s'informer sur les dépendances et les risques associés aux drogues. Dans de nombreuses villes, des consultations sont proposées pour les consommateurs et leurs proches. Par exemple:
SafeZone.ch
Aide et soutien - Addiction Suisse
Ou les services d'addictologie du CHUV et des HUG

*Traduit de l'allemand

Par Romina Brunner publié le 30 août 2021 - 09:07