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L'éditorial

Rêver des étoiles, de nouveau

Notre rédacteur en chef décrypte le nouvel engouement pour la conquête spatiale. Un enjeu fondamental pour notre époque. 

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Space X

Rêver des étoiles n’a jamais fait de mal à personne, bien au contraire, écrit notre rédacteur en chef. 

NASA/AUBREY GEMIGNANI

La conquête spatiale n’a pas uniquement permis de partir à la découverte d’une nouvelle frontière. Elle s’est emparée des cœurs, a marqué des générations entre les années 1960 et 1980 puis s’est tue comme si la banlieue de la Terre avait vu son intérêt s’estomper. Il faut se réjouir de l’intérêt que lui porte de nouveau le grand public. Oui, l’homme a définitivement quelque chose à faire au-delà de la Terre et pas simplement s’en tenir à l’étude des étoiles.

Il y a des polémiques dans cette période où l’écologie devient, avec raison, un thème central du débat. La colonisation de l’espace avec de multiples satellites aura un impact, il faut simplement l’intégrer comme une donnée dès le début de ce nouvel engouement. Il y a aussi des questions chez les scientifiques sur la faisabilité de certaines missions, comme celle d’un vol habité vers Mars à terme. Et en politique, chez les écologistes en France, il y a même des discussions sur l’intérêt en 2021 de laisser les enfants imaginer un monde avec des avions. Alors des fusées… Qui peut croire pourtant que s’empêcher de rêver constitue un horizon?

Vu de la vieille Europe, l’espace paraît loin et compliqué. Aux Etats-Unis ou dans les pays plus récemment arrivés dans le cercle des «nations de l’espace», l’enthousiasme s’avère tout autre. Ce qui peut être mis en parallèle avec la défiance d’il y a un an au sujet de la mise au point rapide d’un vaccin contre le Covid-19. Cette attitude craintive a entraîné des retards dans les commandes quand d’autres Etats prenaient les devants.

La mentalité d’entrepreneur caractérise Elon Musk, qui a réussi l’exploit avec sa société SpaceX d’arrimer pour la première fois une fusée et une capsule recyclées à l’ISS. Il incarne ce nouvel élan, tout comme l’astronaute français Thomas Pesquet, capable de raconter une histoire universelle. L’espace est de nouveau sexy et c’est tant mieux. Et non, rêver des étoiles n’a jamais fait de mal à personne, bien au contraire.

Par Stéphane Benoit-Godet publié le 27 avril 2021 - 17:29