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Wawrinka: «Federer a été un grand frère sur le circuit»

De son enfance à la ferme à sa gestion de la pause sans tennis pour cause de coronavirus, en passant par la façon dont il vit la comparaison avec Roger Federer, Stan Wawrinka se livre comme rarement. Le grand champion vaudois nous fait aussi découvrir les coulisses de ses finales victorieuses en Grand Chelem.

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Stan Wawrinka: «Ces semaines à la maison m’ont fait un bien fou.» Anoush Abrar

- Stan, pour la première fois en vingt ans de carrière, vous venez de passer plusieurs mois à la maison. Comment l’avez-vous vécu?
- Magnifiquement bien! J’ai adoré cette période sans voyages. Cela m’a permis de passer beaucoup de temps avec ma fille, de faire l’école avec elle, de profiter d’être chez moi, au calme, d’instaurer une routine. Ces semaines à la maison m’ont fait un bien fou.

- Votre dernier match remonte à janvier dernier. L’adrénaline de la compétition ne vous manque-t-elle pas?
- Pas du tout. C’est vrai, j’ai besoin de la compétition et de ses émotions. Mais là, tout le monde était en pause forcée. C’est complètement différent d’une blessure, qui vous arrête d’un coup alors que les autres continuent à jouer sans vous. Ça calme beaucoup.

- Certains joueurs sont partagés sur la reprise du circuit prévue le 14 août prochain, au tournoi de Washington. Quelle est votre position?
- J’ai choisi de planifier mon programme d’entraînement en fonction de cette date. Parce que, à un moment, on est obligé de se refixer une échéance, même si rien n’est sûr. Les Etats-Unis sont encore en pleine crise du Covid-19 et personne ne sait comment la situation va évoluer là-bas. On parle de matchs à huis clos, de jouer Cincinnati et l’US Open au même endroit, de loger les joueurs dans un seul hôtel... Mais nous savons tous qu’il peut encore se passer énormément de choses. En tant qu’athlètes, nous sommes habitués à nous adapter.

- C’est-à-dire?
- Le public ne nous voit que dans la lumière. Mais en dehors de ces moments-là, nous passons énormément de temps à attendre. L’adaptation fait partie intégrante de la vie d’un joueur de tennis. On change chaque semaine de ville, de surface, de tournoi, d’horaires, de conditions de jeu...

Je n’ai pas de problème à passer de longs moments seul

- C’est aussi une vie de solitaire?
- Oui. Même si j’ai la chance d’être accompagné par les membres de mon team. Avec les années, ils sont devenus des amis, mais j’ai toujours tenu à garder une forme de distance professionnelle et je n’ai pas de problème à passer de longs moments seul.

- Laquelle de ces deux dates, entre le 30 juillet 2006 et le 26 janvier 2014, a-t-elle le plus influencé votre carrière?
- Le 30 juillet 2006? Le tournoi de Gstaad?

- Non, c’est la date de votre premier titre ATP, remporté à Umag, en Croatie…
- Ah oui! (Il sourit.)

- Cela ne vous a pas marqué?
- Si, si, évidemment. Sur le moment, ça a beaucoup compté. Un premier titre ATP, c’est forcément important. Mais il s’est passé tellement de choses depuis ce jour-là… Pour vous répondre, entre les deux, c’est clairement l’Open d’Australie qui a marqué ma carrière. C’est un Grand Chelem, il n’y a rien au-dessus. Ce 26 janvier 2014, j’étais au top de ma vie. Hyper-détendu. Le rêve.

- Vraiment?
- Vraiment. J’étais sur un petit nuage. Je m’apprêtais à jouer ma première finale de majeur, je me sentais en super forme, bien dans mon jeu. Je devais jouer Nadal, numéro un mondial. Au pire, quoi? Je perds!

- Vous n’aviez rien à perdre, justement?
- Non. On entend souvent dire que tel joueur n’a rien à perdre. Moi, je n’ai jamais ressenti ça. Au contraire, l’enjeu était énorme et l’occasion unique.

- Vous rappelez-vous de votre état d’esprit la veille de ce fameux match?

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«L'enfance à la ferme m’a construit et me permet aujourd’hui de garder les pieds sur terre.» Anoush Abrar

- Très bien. Il y avait peu de joueurs dans mon hôtel, je logeais dans un établissement tranquille à Melbourne, loin du monde. J’étais allé manger avec mon team. Au retour, nous nous sommes posés un moment dans le lobby de l’hôtel. Nous y sommes restés jusqu’à 1h30 du matin à discuter autour d’un verre. Je me souviens qu’un journaliste anglais était passé devant nous et s’était étonné de me voir encore debout à cette heure-ci une veille de finale de Grand Chelem. Mais le match ne se jouait que le lendemain soir… Ensuite, je suis monté dans ma chambre et j’ai encore regardé un moment la télévision avant de me coucher. J’ai très peu dormi cette nuit-là. Pas par nervosité, mais parce que j’étais super impatient d’y être. Le jour de la finale, une heure avant d’entrer sur le court, je discutais tranquillement avec mon coach. Seve (Severin Lüthi, ndlr) était là aussi, on rigolait. J’étais relax.

- Il paraît que vous vous êtes senti très mal... en revanche avant votre finale à l’US Open deux ans plus tard… Vrai?
- Oui. J’avais 31 ans, je me disais que c’était peut-être ma dernière occasion pour un Grand Chelem. L’échauffement s’était mal passé. Il y avait beaucoup de vent, j’étais tendu et de mauvaise humeur. On est partis manger avec mon équipe, je me suis isolé au bout de la table avec mes écouteurs, je n’avais pas envie qu’on me parle. Après le repas, j’ai rejoint les vestiaires. Je suis passé chez le physio, je me suis échauffé. Et puis, cinq minutes avant d’entrer sur le central, je me suis soudain senti super mal, extrêmement nerveux. Je me suis mis à pleurer. J’ai même dû partir vomir… Magnus (Magnus Norman, son entraîneur, ndlr) est venu me parler et je me suis ressaisi juste avant de retrouver Novak dans le couloir pour l’interview d’avant-match.

- Comment avez-vous géré le début du match?
- J’ai essayé de profiter un peu mais je ne me sentais toujours pas très bien. Au premier set, Novak menait 4-1, balle de break pour lui, il me semble. Je finis par remporter le jeu et là, je décide de me fatiguer physiquement pour évacuer mon stress. Je rallonge la durée des échanges, quitte à les perdre. Je me mets à courir de droite à gauche, et petit à petit je sens que la fatigue l’emporte sur le mental, ce qui m’oblige à me focaliser sur le physique et le tennis. C’était parti. J’ignorais à ce moment-là si j’allais remporter le match, mais je savais que je me battrais jusqu’au bout. Et j’ai gagné.

Mon plus grand regret? Ma demi-finale de Masters contre Federer en 2014. Et de loin

- Quel est le plus grand regret de votre carrière?
- Ma demi-finale de Masters contre Federer en 2014, et de loin. J’ai perdu la rencontre après avoir obtenu quatre balles de match. Je devais gagner et, ce jour-là, je n’ai pas fait ce qu’il fallait pour y arriver. C’était une demi-finale de Masters, le tournoi le plus prisé après les Grands Chelems, qui ne réunit que les huit meilleurs joueurs du monde. Pouvoir jouer Djoko en finale et espérer la gagner, cela aurait été énorme. J’ai laissé filer cette chance. Cela a été très, très dur. La nuit suivante, je n’ai quasiment pas dormi. J’ai beaucoup cogité et parlé avec des proches pour évacuer. Ce qui m’a sauvé, c’est que je devais retrouver l’équipe suisse pour la finale de Coupe Davis quelques jours plus tard. Le lendemain, je rejoignais Lille en train avec Seve.

- Lille, où vous retrouviez justement… Federer. Avez-vous parlé de ce fameux match les deux?
- Non. Rodg’ nous a rejoints deux jours plus tard, parce qu’il était blessé. Quand il est arrivé, on s’est juste regardés dans un sourire qui voulait tout dire. Le chapitre était clos.

- Vous pratiquez un sport individuel et pourtant, au moment d’évoquer les souvenirs forts, vous mentionnez souvent les Jeux olympiques et la Coupe Davis…
- Parce que j’adore les rencontres par équipe. Beaucoup de mes meilleurs souvenirs sont liés à la Coupe Davis. Je l’ai jouée pendant onze ans et j’ai eu un plaisir immense à chaque fois, pas seulement l’année de notre victoire. Je n’oublierai jamais ma première sélection, la demi-finale 2003 en Australie. J’étais présent comme sparring-partner pour l’équipe. J’ai aussi le souvenir d’une rencontre dans le groupe 2 à Minsk, une soirée vodka mémorable avec toute l’équipe, les physios, les présidents de club. On a vécu des trucs incroyables.

- Vous reverra-t-on en Coupe Davis?
- C’est compliqué. A mon âge, je ne peux plus me permettre d’être sur tous les fronts, je dois sélectionner les tournois. La Coupe Davis dans son nouveau format ne me plaît pas du tout. Et puis sans Roger, ce n’est pas pareil. Non pas que je ne veuille pas jouer avec des gars moins bien classés, je l’ai fait pendant dix ans. Quand j’étais jeune, ce qui me faisait rêver, c’était la Coupe Davis. Aujourd’hui, tout a beaucoup changé. Après, si Roger repartait pour une saison, pourquoi pas?

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«C’est en grande partie grâce aux fans que je suis là où j’en suis et que les tournois existent.» Anoush Abrar

- Vous souvenez-vous de votre toute première rencontre avec Federer?
- Oui, très bien. C’était sur un court de terre battue à Bienne, à Swiss Tennis. J’avais 16 ans et j’étais là comme sparring-partner. Je me souviens que je m’étais mis une pression de fou, j’étais tétanisé à l’idée de rater mes coups. J’avais tout donné, j’étais rouge après cinq minutes sur le terrain (il sourit).

- On dit que vous n’avez pas eu de chance de figurer dans la même génération que Federer…
- Au contraire, il m’a beaucoup appris. Quand je suis arrivé sur le tour, il était déjà numéro un mondial et avait gagné plusieurs Grands Chelems. Peu de jeunes joueurs ont eu la chance de pouvoir s’entraîner avec un champion de ce niveau. J’ai toujours aimé apprendre des autres et je dis souvent que je dois en grande partie mes titres de Grand Chelem au «Big Three» (Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic, ndlr). Je suis certainement le joueur à s’être le plus entraîné avec eux. Je les ai observés, j’ai visionné énormément de leurs matchs. Au début de ma carrière, j’ai pu compter sur les conseils de Rodg’ avant d’affronter les meilleurs. Il a été comme un grand frère sur le circuit.

- Quel est son conseil le plus précieux?
- L’importance de vivre dans le moment présent. Depuis vingt ans, il est sollicité au quotidien par la presse, les fans, les voyages, les tournois, les entraînements. Ses journées sont ultra-remplies et il reste pourtant d’un calme inouï. Même quand il doit faire un truc qui le botte moins, il le fait à fond, mieux que tout le monde. Avec les années, j’essaie de me rapprocher de cela aussi.

- L’année dernière, vous avez reproché à la presse suisse d’être un peu trop «gâtée». Que vouliez-vous dire?
- En 2019, je suis revenu d’une très grosse blessure. Mon chirurgien ne m’offrait aucune garantie de pouvoir rejouer un jour. Encore moins à ce niveau-là. L’année dernière, j’ai pourtant atteint deux fois les quarts en Grand Chelem et je suis revenu dans le top 15. Or les journalistes me demandaient sans cesse si j’allais revenir à mon meilleur niveau. Personnellement, j’étais plutôt satisfait de mes performances, compte tenu de ce que je venais de traverser. J’ai trouvé ça un peu rude. J’ai eu la sensation qu’il y avait trop d’attentes.

- Lisez-vous ce qui s’écrit sur vous?
- Oui, j’aime bien. Avec les médias en ligne, tout est très accessible, même à l’autre bout du monde.

- Etes-vous parfois blessé par certains propos?
- Aujourd’hui, plus du tout. Plus jeune, il m’est arrivé d’être touché.

- Vous êtes très actif sur les réseaux sociaux. Lisez-vous les messages de vos fans?
- Autant que possible. Les fans sont très importants, c’est en grande partie grâce à eux que je suis là où j’en suis et que les tournois existent. Ce sera d’ailleurs étrange de jouer à huis clos. J’ai toujours aimé utiliser l’énergie du public. C’est un moteur.

La défaite, pour moi, n’a jamais été grave

- Qu’aimeriez-vous que les gens retiennent de vous le jour où vous vous arrêterez?
- Ce que j’ai accompli. J’ai pratiquement remporté tout ce qu’il était possible. Jeune, je n’aurais jamais imaginé pouvoir accomplir 10% de tout cela. Quand j’ai gagné Roland-Garros junior en 2003, j’espérais juste entrer dans le top 100 et vivre du tennis. Jamais, enfant, je n’aurais pensé avoir un jour le niveau pour gagner un tournoi du Grand Chelem.

- On oppose souvent le talent de Federer à votre côté besogneux. Ça vous agace?
- Au contraire, je l’assume complètement et j’en suis fier. Je pense que c’est ce qui me rend populaire. Après ma première victoire en Grand Chelem, les gens se sont dit: «Tiens, c’est un type comme nous qui a réussi. Cela signifie que nous pouvons tous y arriver!» Alors que Rodg’, Rafa et Novak sont des extraterrestres qui ont toujours été au-dessus de tout le monde. Moi, j’y suis parvenu bien plus tard.

- Vous dites que votre talent, c’est le travail. Estimez-vous n’avoir aucun don au départ?

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«En Coupe Davis, on a vécu des trucs incroyables.» Anoush Abrar

- Ce que je veux surtout dire, c’est que j’ai toujours aimé travailler et que j’ai cette capacité à prendre tout ce que je peux autour de moi pour progresser. On juge souvent le talent d’un joueur à la manière qu’il avait de taper dans la balle lorsqu’il était jeune. Moi, j’ai très peu gagné sur le circuit junior, je n’ai jamais remporté les Championnats suisses, par exemple. Jusqu’à 17 ans, je n’étais de loin pas le meilleur dans ma catégorie d’âge. Si j’avais eu du talent à 12 ans, j’aurais intégré Swiss Tennis.

- Votre revers compte parmi l’un des plus beaux du circuit. Cela aussi, ce n’est que du travail?
- Jusqu’à 11 ans, je frappais mes revers à deux mains. C’est mon coach de l’époque, Dimitri Zavialoff, voyant que je n’étais pas très à l’aise, qui m’a convaincu de faire mon revers à une main. J’ai beaucoup galéré au début, parce qu’à cet âge je n’étais pas très puissant physiquement. Cela a fini par payer.

- «Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Echoue encore. Echoue mieux.» En quoi cette citation de Samuel Beckett vous inspire-t-elle au point de vous l’être fait tatouer sur le bras?
- Je ne me souviens pas du jour où j’ai découvert cette phrase, mais j’ai la sensation de l’avoir toujours eue en moi. Parce qu’elle résume ma carrière. Dans le tennis, même les meilleurs joueurs sont confrontés à la défaite chaque semaine. L’échec fait partie du métier. Il faut se relever, recommencer, accepter de perdre encore et encore. La défaite, pour moi, n’a jamais été grave. Le timing de ce tatouage est particulier. Je l’ai réalisé le 28 mars 2013, jour de mon anniversaire. Et j’ai remporté mes plus grandes victoires peu de temps après…

Je suis convaincu qu’on peut assumer son émotivité, en faire une force

- Est-ce vrai qu’enfant vous étiez très émotif?
- Oui, et je le suis toujours. Mais j’ai appris à vivre avec cette émotivité. Dans le tennis professionnel, il y a un côté tabou à l’admettre. On vous dit souvent qu’il faut cacher ses émotions pour éviter que vos adversaires ne les retournent contre vous. Beaucoup de coachs enseignent aux juniors à les refouler. Je suis convaincu qu’on peut assumer son émotivité, en faire une force. Je trouve important de montrer aux jeunes que même un joueur du top niveau peut vivre avec ce côté très émotif et gagner.

- Quelle est la place de l’amitié dans votre vie?
- Essentielle. J’ai des amis en Suisse qui viennent régulièrement me voir sur les tournois et qui ont compris avec les années ce qu’impliquait ma carrière d’athlète. J’ai peu de temps à leur consacrer mais ils sont très importants. Encore plus avec les années. Le tennis est central dans ma vie, mais ma famille et mes amis sont indispensables à mon équilibre. C’est auprès d’eux que je me ressource.

- Voyez-vous encore vos amis d’enfance?
- Non. Je n’ai plus de liens avec eux depuis que j’ai quitté l’école, à 16 ans. J’avais essayé de renouer avec certains d’entre eux vers l’âge de 20 ans, mais j’étais déjà à fond dans ma vie professionnelle, alors qu’eux se lançaient dans leurs études. Nous étions décalés.

- Il y a aussi les connaissances qui réapparaissent avec le succès...
- Bien sûr, cela fait partie du jeu. Tout comme ceux qui ne vous écrivent que lorsque vous gagnez. C’est normal, le monde est ainsi et cela ne me touche pas beaucoup. C’est le revers de la notoriété.

- Vous avez grandi dans une ferme, avec des parents anthroposophes. A-t-il fallu les convaincre de vous laisser faire une carrière sportive?
- Non, ils nous ont toujours laissés vivre nos rêves. J’ai un frère et deux sœurs et nos parents ont beaucoup sacrifié pour nous permettre d’être ceux que nous sommes aujourd’hui. Ils ne se sont jamais immiscés dans ma carrière. A l’époque, ils m’ont dit: «Vas-y, essaie! Si tu n’y arrives pas, tu reprendras des études.» Je leur en suis très reconnaissant.

- A 14 ans, vous êtes parti vous entraîner en Espagne. Est-ce que ça a été dur de quitter votre famille?
- Non, parce que je ne suis pas parti y vivre complètement. J’avais une base d’entraînement à Barcelone, j’y allais un mois pour travailler et jouer les tournois satellites tout en suivant l’école à distance, puis je rentrais.

J’adorais aider mon père dans les travaux agricoles

- Quelle est la plus belle valeur que vos parents vous aient transmise?
- Je ne pense pas à une valeur en particulier mais plutôt à l’éducation que j’ai reçue. J’ai été élevé dans une ferme, entouré d’animaux. J’adorais aider mon père dans les travaux agricoles. Cette enfance m’a construit et me permet aujourd’hui de garder les pieds sur terre. Mes parents s’occupaient de personnes handicapées. A midi, nous mangions tous ensemble. Quand j’ai commencé à avoir du succès, certains d’entre eux me disaient: «Stan, on t’a vu à la télé!» Cela me touche, parce que j’ai grandi avec ces personnes. Certains m’ont connu bébé.

- A votre tour, quelle valeur aimeriez-vous transmettre à Alexia, votre fille de 10 ans?
- Celle de respecter les gens, quel que soit leur statut. Ma notoriété fait qu’on me traite parfois différemment, mais j’essaie de lui expliquer que ce n’est pas la normalité.

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«A mon âge, je ne peux plus me permettre d’être sur tous les fronts, je dois sélectionner les tournois.» Anoush Abrar

Par Jaquet Aurélie publié le 16 juillet 2020 - 08:03, modifié 18 janvier 2021 - 21:12