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«On récolte 1 à 2 tonnes de déchets de plus par jour»

En cette période, leur activité est d’autant plus importante, mais aussi plus risquée. Denis Monney, qui conduit un camion-poubelle, ne s’est jamais senti aussi utile! Neuvième épisode de notre série sur «Les héros du quotidien».

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Depuis dix ans, au volant de son camion, il enlève dans les communes de la Gruyère et quelques autres nos déchets, nos objets encombrants, tout ce qui fait que la société de consommation, grâce à Denis Monney et à ses collègues, efface chaque jour la trace de sa présence. Inutile de dire qu’avec la période de semi-confinement, où toute une population a été sommée de rester le plus possible chez elle, ça vous en rajoute des kilos d’ordures à la fin de la journée!

«Facilement 1 à 2 tonnes de plus par jour», confirme notre conducteur éboueur, qui rêvait à 18 ans de passer son permis poids lourd. Pas pour sillonner les autoroutes du monde en solitaire, mais pour arpenter les axes plus sinueux de son canton de Fribourg. «J’avais envie de pouvoir rentrer chez moi tous les soirs, voir mon fils grandir.»

Avec ses deux collègues, tous employés de l’entreprise Niquille SA, où il est entré il y a dix ans, Denis parcourt ainsi des communes aux dénominations familières: Jaun, Cerniat, Crésuz, Châtel-sur-Montsalvens, Botterens, et Bulle aussi.

Bien sûr, le coronavirus a bouleversé la routine habituelle. Il faut porter un masque quand on doit se serrer à trois dans une cabine de 2 m2. «Il y a la peur omniprésente de toucher des objets contaminés, on ne sait pas si les personnes qui ont déposé leurs poubelles étaient atteintes du virus ou pas. On met bien sûr des gants, on a du désinfectant, on se lave les mains le plus souvent possible…» Mais le stress est là, reconnaît ce petit-fils de paysan. L’ambiance de travail est un peu plus tendue qu’en temps normal et, de retour chez lui, il enlève tous ses vêtements et file à la douche.

Pour rien au monde, pourtant, il n’aimerait être ailleurs qu’au volant de son camion-poubelle. «Vous imaginez si on n’allait pas travailler? On a déjà le coronavirus, c’est bien suffisant, on ne va pas encore ajouter d’autres maladies avec des déchets qui s’entasseraient et pourriraient sur les trottoirs.» Parfois les gens collent sur leurs poubelles un petit papier. Où il est simplement écrit: «Merci!»

>> Lire les huit autres volets de la série «Les héros du quotidien»:


Par Baumann Patrick publié le 3 juin 2020 - 06:37, modifié 18 janvier 2021 - 21:11